La mort de Dieu et l’être du langage

Proclamant la mort de Dieu, Nietzsche annonce l’événement le plus grand. Cet événement excède l’histoire au sein de laquelle il se profère. Revenant sur la genèse de cette annonce, la présente étude s’enquiert de son épuisement pour tenter d’en ouvrir de nouveau la portée. Dès lors, le sens historiq...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Jakob, Florent
Other Authors: Paris 10
Language:fr
Published: 2010
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2010PA100162
Description
Summary:Proclamant la mort de Dieu, Nietzsche annonce l’événement le plus grand. Cet événement excède l’histoire au sein de laquelle il se profère. Revenant sur la genèse de cette annonce, la présente étude s’enquiert de son épuisement pour tenter d’en ouvrir de nouveau la portée. Dès lors, le sens historique lui-même s’y révèle insuffisant, complice tant de son retrait que de son refus. La transvaluation des valeurs pourrait alors bien s’indiquer non seulement comme justice à l’égard de l’événement mais comme dépassement de l’histoire. Mais d’où procède-t-elle et comment accéder à une telle histoire supérieure dès lors que nous nous trouvons héritiers d’une connaissance qui en refuse l’accès et la réception ? C’est ici que Nietzsche élève la philosophie à une dignité nouvelle pour laquelle l’expérience comprise comme altération détermine toute accessibilité. En conférant au sentiment le sens de l’incorporation et la condition de toute réception, il ouvre à l’expérience de nouvelles possibilités philosophiques. C’est l’expérience qui devra ici devenir le domaine d’élaboration de l’héritage et du droit à hériter, la nécessaire dissolution de la connaissance réactive comme le désapprentissage d’un individu grégaire, peureux et défensif par essence. S’il est possible de s’altérer ainsi dans l’expérience, sans devenir un autre ni pourtant rester le même, alors commence à s’éclairer une nouvelle relation à la connaissance qui n’est plus adversative, qui n’appartient plus à la dimension oppositionnelle en laquelle se seront structurées et mêlées la morale et la métaphysique. Partant, la langue n’y serait plus ce seul dépôt de millénaires délires. N’est-ce pas cela qui s’indiquait déjà lorsque mourait le Dieu révélé et que le philosophe l’annonçait. Ici, c’est bien une conception objectivée du langage qui s’est prêtée hier à la révélation comme aujourd'hui à la communication que celui qui se veut philosophe en un sens nouveau tente de déborder. === When Nietzsche proclaims the death of God, he is announcing the greatest event. This event exceeds the history in which it is uttered. Going back to the genesis of this announcement, the purpose of this study concerns the exhausting of this announcement in order to reopen its reach. At this point, the historical sense itself appears as insufficient, as accomplice both of its standing back and of its refusal. Then, the transvaluation of the values could not only be considered as justice towards the event, but also as a surpassing of history.But from where does this transvaluation of the values proceed, and how to have access to such a superior history, when we discover ourselves as the heirs to a knowledge that refuses the access and the reception of this history? At this point, Nietzsche raises the philosophy up to a new dignity in which the experience understood as alteration determines any accessibility. While conferring to the feeling the sense of incorporation and the condition of any reception, Nietzsche gives to the experience some new philosophical possibilities. The experience will have to become the place where the inheritance and the right to inherit can be elaborated, it will also have to become the necessary dissolution of the reactive knowledge and the des-apprenticeship of an essentially gregarious, fearful and defensive individual. If it is possible to alter oneself in the experience without neither becoming an other one nor staying the same one, a new relation to the knowledge that would not be any longer adversative, that does not belong any longer to the oppositional dimension in which moral and metaphysic have been structured and mixed, begins to become clearer. Consequently, the language would not be any longer this very deposit of millenary deliriums. Is not it precisely this point that was yet occurring while the revealed God was dying and when the philosopher was announcing it. Then, it is this objectivated conception of the language, that was yesterday dedicated to the revelation as it is today to the communication, that who wants to be philosopher in an new sense tries to overlap.