Summary: | Le manque d’expertise et de ressources scientifiques incite les pays en développement à faire appel à une offre internationale réputée capable de stimuler à long terme leur système d’enseignement supérieur et de favoriser l’innovation. Ceci crée de facto un véritable marché mondial du savoir selon des modes opératoires très divergents, parfois incontrôlables, qui se veulent compétitifs, ayant pour objet la formation du capital humain et donc l’avenir des sociétés. Il se pose des questions qualitatives et de coexistence de plusieurs logiques, produit d’une offre culturelle d’aide au développement ou d’un secteur ouvert à la concurrence privée. Notre recherche met en valeur les enjeux et les risques de ce marché par des approches relatives à l’économie du développement des ressources et de l’éducation, et des sciences de l’éducation. Les conditions du transfert du savoir ainsi que les modalités d’ingénierie pédagogique et d’évaluation sont analysées pour des masters en management internationaux délocalisés au Viêt-nam, pays fortement représentatif par son ouverture économique, la croissance des formations étrangères, sa culture et sa passion pour le savoir. Des études quantitatives et qualitatives comparées portant sur les masters répertoriés de 2005 à 2008, mesurent de manière microéconomique, la complexité de leur transfert dans ce milieu particulier. Ainsi, l’offre étrangère rencontre ses propres limites, fait face aux règles concurrentielles et se heurte à de fortes contraintes liées à des acteurs poursuivant leurs logique et intérêts : État - familles - établissements locaux - entreprises, etc. Il peut au final exister des écarts importants entre l’offre et sa propension à subvenir localement aux besoins socioéconomiques et académiques de manière pertinente. Ecarts pouvant notamment être réduits par l’association franche avec des partenaires locaux, une forte volonté politique et une attention particulière donnée à l’ingénierie de projet. === The lack of expertise and scientific resources prompts developing countries to resort to the international offer reckoned to be able to boost up their higher education system in the long run, and to favor innovation. This trend generates de facto a world market for knowledge operating on diverging modes, sometimes beyond control, in any case meaning competition, and whose goal is to shape up society’s human asset, i.e. its future. This situation raises issues such as the problem of quality and the coexistence between different logics, both product of either a cultural aid to help development or a private sector competition-based offer. Our research highlights the stakes and risks of this market by taking approaches proper to resource and education developing economy, and to education sciences. We analyze the conditions in which knowledge transfer is carried out, as well as the methods used in pedagogic engineering and evaluation, for cases of master of international management delocalized in Vietnam, a country considered representative thanks to its opening to foreign economy, the growth of foreign trainings within it, its culture and its craving for knowledge.Quantitative and qualitative comparative studies on the master cases recorded between 2005 and 2008, provide microeconomic measurements of the complexity of their transfer in this particular environment. It turns out that the foreign offer hits its own limits and has to face competition rules and powerful constraints from the different actors, each one pursuing his own logic and interests : the State – families - local establishments – companies, etc.. It might eventually occur important gaps between the offer itself and its capacity to locally meet the socio-economic and academic needs in a pertinent way, gaps that may be nevertheless reduced by deliberate association with local partners, firm political will and special care for project engineering.
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