Summary: | L’écologie s’est imposée comme un thème clef dans notre société moderne depuis les années 60 et interroge notre rapport à la nature. Néanmoins, l’écologie a trouvé un écho différent en France et en Allemagne dès l’apparition des premiers mouvements écologistes. L’objectif de cette étude est de saisir la manière dont la pensée sociale se représente l’écologie et la manière dont les pratiques individuelles prennent sens. L’approche théorique développée dans cette étude est celle des représentations sociales (RS), approche dialogique de la connaissance, envisageant le rôle du contexte socioculturel et historique dans la construction et le partage des RS. La comparaison France/Allemagne est utilisée afin d’éclairer le rôle de ce contexte. Une analyse documentaire permet de saisir certaines différences dans la manière dont l’écologie a été thématisé dans les deux pays. Le plan méthodologique qualitatif mis en place fonctionne sur le mode de la triangulation. Des entretiens, des focus groups et une analyse de presse ont été menés, et différentes méthodes d’analyse ont été mises à contribution. Les résultats permettent de dégager une structure représentationnelle reposant sur quatre thêmata, mobilisés de manière différentielle au niveau individuel, et rendant compte de la pensée sociale. De même, on observe une objectivation morale de l’écologie en Allemagne, avec un ancrage autour des risques globaux et des risques locaux. En France, l’écologie vient s’objectiver sur le mode du risque (économique, politique, sanitaire…) et donne lieu à des formes d’ancrage multiples qui renvoient à des inscriptions historiques variés du mouvement vert. Par ailleurs, les risques écologiques, et notamment le changement climatique, viennent s’ancrer, dans les deux pays, sur le mode de l’étrange, autour de l’idée d’une nature dénaturalisée qui constitue une menace pour l’identité. Dans ce contexte, les pratiques écologiques renvoient à des motifs variés. Elles prennent sens au sein d’un système représentationnel, dans une sphère interpersonnelle, mettant en jeu un Alter-ego en Allemagne et un Alter en France. === Since the 1960’s, ecology has become an important question for our modern societies to deal with. Yet ecology resonates differently in France and in Germany since the ecological movements first appeared. The aim of this study is to understand how social thinking represents ecology and how individual practices sense-making. The theoretical approach is the social representations (SR), which considers knowledge in a dialogical way and takes the role of the socio-cultural and historical context in the construction and the sharing of SR into account. The French/German comparison is used to highlight the role played by this context. A documents analysis gives some relevant elements about the way ecology is accepted in both countries. The qualitative methodological design is based on triangulation. Interviews, focus groups, and media analysis were conducted. Different kinds of methodological tools from Social Psychology were used. A representational structure based on four thêmata is derived from our results and shows the content and the processes of social representations. Moreover, at an individual level, some of these thêmata are preferred and structure daily knowledge. We also observed a moral objectification of ecology in Germany, with an anchoring on local and global risks. In France, ecology is objectified into risk (economical, political, health…) and anchoring categories are diverse. They refer to different evolutions of green movements in France. Moreover, in both countries, anchoring ecological risks, and particularly climate change, maintains strangeness through the idea of a denaturalized nature, which threatens the identity. Ecological practices are guided by different motives; nature’s protection is only of them. These practices are embedded in an interpersonal sphere; an Alter-ego emerged in Germany whereas in France it is an Alter.
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