Summary: | Depuis sa fondation à l'aube du IIIe millénaire, Mari s'impose comme une métropole proche-orientale au pouvoir politique et économique prospère jusqu'à sa destruction en 1760 av. J.-C.. Le site constitue une référence incontournable pour toute étude concernant cette période grâce à la richesse de ses données archéologiques et épigraphiques s'étalant sur une chronologie divisée en trois Villes. Comme toute cité proche-orientale, elle a révélé de nombreuses sépultures sous l'espace de vie et une probable nécropole extra-muros lui est associée. Néanmoins, les pratiques funéraires sont toujours méconnues faut d'étude archéo-anthropologique exhaustive des sépultures. Nous avons donc voulu entreprendre cette étude en réexaminant les archives et en recueillant les données taphonomiques sur le terrain. En outre, nous avons étudié l'âge et le sexe et toutes les caractéristiques biologiques des squelettes disponibles (N = 131). Ce travail a permis de dégager les principaux éléments de la norme funéraire mariote et de comprendre l'organisation des espaces funéraires suburbains et leurs relations avec l'espace de vie. Il a également permis d'aborder le mode sélectif qui a conduit les mariotes à inhumer certains de leurs défunts sous la ville plutôt qu’au sein d’une nécropole. Des ruptures concordant avec l'histoire et l'archéologie ont été identifiées dans les pratiques funéraires. Pourtant, les caractéristiques métriques dentaires, les caractères discrets et les pathologies dentaires révèlent une population homogène au cours du temps. Les lésions dentaires touchent la majorité des sujets comme dans les autres séries des sites voisins contemporains. Toutefois, le taux de carie enregistré est plus important à Mari révélant une alimentation riche, caractéristique des sociétés agricoles. Enfin, cette étude pose la question du rapport entre le changement de population et les ruptures chronologiques telles qu'elles sont renseignées par les sources épigraphiques et archéologiques. === Since it's foundation around 2900 B.C. Mari remained a powerful and prosperous near-eastern capital till its destruction in 1760 BC. This site constitutes a crucial reference in the near-eastern history for this time period due to the lavish historical and archaeological data coming from it's three successive cities. Like every near-eastern urban site, Mari revealed numerous graves beneath the floors, which are associated to a probable extra-muros cemetery. However, the burial practices were still unknown. Thus, it was decided to undertake an archeo-anthropological study of the burials by examining archived field records and taphonomical data gathered during tomb excavations. Age and sexe of each skeleton available were assessed followed by an examination of all the biological characteristics (N = 131). This study revealed the features of the funerary standard in Mari, the organisation of the funeral suburban spaces and there relationship with the subjacent occupation levels. It has also shown the selective approach that led the inhabitants to bury their dead under the city and not in a dedicated necropolis. Several breaks concurring with historical and archaeological data were identified in the funeral practices. Nevertheless, teeth metrical data, discrete traits and dental pathologies revealed a homogeneous population. Dental lesions were found on almost all of the individuals, as it is the case in other contemporaneous and neighbouring populations. Yet, the Mari dentitions showed a higher rate of caries suggesting a diet rich in carbohydrates, which is a characteristic of agricultural societies. Finally, this present study questions to what extent chronological breaks attested by historical and archaeological data can be concurrent with changes in population.
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