Summary: | La présente thèse est une réflexion globale sur le conflit violent né à Alger, qui a opposé les islamistes radicaux, porteurs d’un nouvel ordre social à fondement religieux, aux représentants de l’Etat algérien, après l’événement politique déclencheur que fut l’arrêt du processus électoral de 1990 qui a donné la victoire aux dits islamistes. En raison de la résurgence de la religion dans sa prétention à instaurer un ordre social, il nous a paru nécessaire de commencer cette réflexion, au cours d’une première partie, par une approche historique du rapport entre religion et politique, et de son lien à l’ordre urbain. Alger de la Régence Turque, est une ville prise dans l’histoire mouvementée du conflit entre le monde musulman et le monde chrétien, dont le théâtre fut la méditerranée sillonnée par les corsaires de tous bords. Alger occupée par les Français se voit imposer brutalement un ordre nouveau, la vielle médina et sa société disparaissent du paysage visuel, sommés de se transformer ou de se cacher, ce qu’ils firent en se réfugiant dans les croyances religieuses, tout en subissant la greffe paradoxale de l’exigence d’un Etat moderne. La guerre d’indépendance est menée au cri de ralliement au jihad, seul à même de mobiliser un monde rural demeuré dans son système culturel et cultuel originel, malgré les déstructurations diverses subies par l’ordre social traditionnel. L’épreuve de la guerre marque les imaginaires et légitiment les vainqueurs à exercer un pouvoir hégémonique, que la rente du pétrole plus ou moins redistribuée aide à soutenir. Sur fond de luttes urbaines dont l’enjeu est la gestion des espaces de la ville et la libération de l’accès à l’installation urbaine, la société se divise entre celle reliée à la bureaucratie au pouvoir, qui gère le portefeuille foncier et immobilier, et les autres groupes sociaux, exclus des réseaux clientélistes du pouvoir, qui développent un système informel parallèle d’accès au sol par l’urbanisation spontanée. Nous tentons alors un décryptage de l’articulation de ce mouvement d’essence politique qu’est l’islamisme au moment de sa naissance à ces luttes urbaines. C’est l’objet de la deuxième partie. Le passage du mouvement de sa forme politique à une forme de violence extrême nous fait aborder en troisième partie une réflexion sur l’anthropologie de la violence, un décryptage du contexte social et politique qui a favorisé son émergence, une analyse critique de l’islamisme politique et une lecture comparée du rapport de la violence au religieux dans les trois monothéismes… === This thesis is a comprehensive reflection on the violent conflict born in Algiers, which pitted radical Islamists, who hold a new social order in religious foundation, representatives of the Algerian state after the political event was the trigger that 'Case of 1990 elections which gave victory to the Islamists said. Due to the resurgence of religion in its claim to establish a social order, we felt it necessary to begin this reflection during a first part, a historical approach the relationship between religion and politics, and its link the urban order. Algiers Regency Turkish, is a city caught in the turbulent history of conflict between the Muslim and Christian world, including the Mediterranean theater was furrowed by the privateers of all kinds. Algiers occupied by the French is imposed suddenly a new order, the old Medina and his company disappeared from the visual landscape, told to convert or hide, which they did by taking refuge in religious beliefs, while undergoingRegistry paradoxical requirement of a modern state. The war of independence led to a rallying cry for jihad, only able to mobilize the rural system remained in its original cultural and religious, despite the various destructurations suffered by the traditional social order. The ordeal of war marks the imaginary winnings to legitimize dominant power, the surplus oil more or less redistributed helps support. Against the backdrop of urban battles in which the stake is the management areas of the city and the release of access to urban settlement, the company is divided between those connected to the ruling bureaucracy, which manages the property portfolio and real estate and other social groups excluded from the power of patronage networks, which develop a parallel informal system of access to land by the spontaneous urbanization. So we try deciphering the articulation of this movement that is essentially political Islam at its birth in the urban battles.This is the subject of Part Two. The portion of the movement of its political form to a form of extreme violence brings us to the third part a reflection on the anthropology of violence, a decryption of social and political context which has fostered its emergence, a critical analysis of Islamism policy and comparative reading of the report of religious violence in the three monotheistic religions ...
|