Summary: | L’Église catholique n’est pas restée passive devant la croissance urbaine qui touche les grandes villes françaises pendant les Trente Glorieuses. L’exemple lyonnais témoigne de multiples formes de volontarisme pour maîtriser le phénomène d’urbanisation. Au tournant des années 1940-1950, la production d’un savoir neuf sur la ville au sein d’une nébuleuse de mouvements (Économie et Humanisme, comité d’expansion, associations en lien avec le diocèse) permet de parler d’expertise catholique de l’urbain, dans le domaine du logement comme dans celui de la planification régionale dans le cadre de l’aménagement du territoire. Au même moment, une vaste enquête de pratique religieuse et diverses modifications territoriales montrent que l’Archevêché perçoit davantage la spécificité de l’espace de l’agglomération au sein du diocèse. De la fin des années 1950 au début des années 1970, la construction de nouveaux lieux de culte devient une priorité de l’autorité religieuse. Pour répondre aux questions de financement, de mobilisation des fidèles ou encore de localisation optimale, un Office diocésain des paroisses nouvelles est créé, en même temps qu’un Institut de sociologie aux Facultés catholiques (1957). À partir du milieu des années 1960, un renouveau de la réflexion sur la croissance urbaine (revues, congrès, déclarations romaines) souligne les enjeux sociétaux de l’urbanisation et suscite à Lyon de nombreuses tentatives pour mettre en place une pastorale urbaine. Alors que les chantiers diocésains s’essoufflent, les luttes urbaines des années 1970 pour la défense d’un cadre de vie constituent le lieu d’un engagement militant plus sécularisé. === The Catholic Church was from the start quite proactive in the way it tackled the tremendous growth in population in major cities which characterised post-war France. The example of the city of Lyon is particularly interesting as it showcases a large variety of different head-on initiatives to bring urbanization under control. Indeed, the beginning of the 1950’s saw the birth of a totally new idea of town planning coming from a variety of different movements such as Economie et Humanisme, expansion committee, diocese-related associations. These endeavours when brought together proved that the Catholic community had gained urban expertise as far as housing, regional planning and town planning were concerned.Meanwhile a vast survey into religious practices and a number of land modifications showed that people at the archbishop’s palace had a firmer grasp on the specificity of the city of Lyon within the diocese. From the late 1950’s to the early 1970’s building new places of worship became a priority for the religious authorities. 1957saw the creation of both a sociology Institute at the Catholic University and a diocesan new parish council the aim of which was to secure financing, to stimulate worshippers’ mobilisation and to spot the best possible locations for the new churches. From the mid-sixties onwards urban growth took centre stage (journals, congresses, roman declarations) as the Catholic Church realised both its scale and its impact on society. This sparked up numerous attempts at setting up an urban pastoral in Lyon. During the 1970’s the diocese’s church-building plan started losing momentum and the Catholic Church found a more secular activism in the defence of city dwellers’ struggles for a better living environment.
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