Lecture d’une image de la Bande Dessinée, Histoire et Méthodologie :Étude Comparée de la Condition des Femmes dans « Condition Humaine IV » et dans « Aya de Yopougon I »
碩士 === 輔仁大學 === 法國語文學系碩士班 === 108 === Chaque bande dessinée possède ses propres caractéristiques, identifiables selon la culture à laquelle elle appartient. Elle est comme un miroir qui reflète une société, c’est-à-dire la façon de vivre et les mentalités populaires. La bande dessinée est ainsi un m...
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碩士 === 輔仁大學 === 法國語文學系碩士班 === 108 === Chaque bande dessinée possède ses propres caractéristiques, identifiables selon la culture à laquelle elle appartient. Elle est comme un miroir qui reflète une société, c’est-à-dire la façon de vivre et les mentalités populaires. La bande dessinée est ainsi un matériel pertinent pour une étude anthropologique.
Concernant la motivation de cette recherche, je voudrais la diviser en deux parties : Pourquoi avoir choisi la bande dessinée comme sujet de recherche ? De même, pourquoi avoir choisi les deux bandes dessinées taïwanaise et ivoirienne « Condition Humaine IV » et « Aya de Yopougon I » qui parlent de la condition des femmes ?
En 2016, j’ai eu l’occasion de visiter une exposition de la bande dessinée qui s’appelle « L’ouvre 9 ». Elle est un projet de coopération entre le musée du Louvre et le musée de l’Université nationale de l’éducation (北師美術館). En effet, quelques années avant cette exposition, en 2005, le musée du Louvre s’est associé aux éditions Futurpolis pour créer une collection de bandes dessinées. Le principe est de demander à un auteur de BD de choisir une œuvre, une collection, une salle du Louvre et d’en faire un élément important d’une histoire. Ce nouvel art contemporain entre ainsi dans les collections du Louvre, ce qui permet d’ouvrir une nouvelle page de l’art.
Cette exposition a été pour moi le point de départ de ma recherche. C’est à travers cette exposition que j’ai remarqué comment ces deux musées organisaient grâce à leur savoir-faire cette activité. Ils ont privilégié une approche « interdisciplinaire » qui opère un retour à l’origine de la création en voulant casser les murs entre chaque type d’art dont la littérature, le cinéma et la photographie. De ce point de vue, une bande dessinée n’est plus seulement un objet de divertissement, elle peut être traitée scientifiquement comme un support de recherche. Une question se pose, comment cet art permet de tisser un lien avec notre société ? Toujours considéré comme un travail de créativité et d’imagination, la bande dessinée se nourrit pourtant de la réalité. C’est la raison pour laquelle la bande dessinée nous permet d’avoir une vision assez réaliste sur la société à laquelle elle appartient.
Ensuite, pourquoi une comparaison interculturelle de la bande dessinée ? En tant qu’étudiante d’un département de français, je trouve qu’il est indispensable de jouer un rôle d’intermédiaire entre deux cultures. En 2015, j’ai eu la chance de pouvoir collaborer avec quelques médecins burkinabés dans le cadre d’un projet de coopération entre l’ICDF (Fondation pour la Coopération et le développement international) et le Burkina Faso. Cette rencontre est pour moi une autre étape majeure dans la construction de mon projet de recherche car elle me permet de tourner le regard vers un autre aspect de la francophonie et de sortir d’un cadre classique franco-français.
Enfin, pourquoi cette recherche est liée à la condition des femmes ? C’est grâce à ce sujet que je peux essayer de tourner le regard également vers moi-même, de faire une introspection sur mon identité taiwanaise, sur mon rôle social et sur ma propre culture. Nous essayons toujours de nous comprendre à travers les Autres. Parallèlement, nous ne pouvons d’abord que nous comprendre nous-même afin d’appréhender les Autres. J’ai donc choisi de mettre l’accent sur la condition des femmes afin d’étudier les deux sociétés, car le rôle social des femmes et tous les sujets qui la concernent sont une des priorités de la société contemporaine.
Pour développer l’analyse de la bande dessinée, une approche multidisciplinaire des théories est privilégiée afin de voir tous les aspects de la forme et du fond d’une image.
Dans notre hypothèse, nous supposons que l’approche iconologique de l’historien de l’art allemand Erwin Panofsky (1892-1968) peut nous servir de base afin d’élaborer une méthode d’analyse de la bande dessinée. Quant à l’iconologie elle-même, elle était d’abord une branche de l’histoire de l’art, qui est d’abord apparue en France au XIXe siècle pour analyser le contenu de l’art chrétien dans les documents théologiques. À partir des années 1930, les historiens européens sont entrés dans deux courants méthodologiques de l’histoire de l’art. Le premier est l’analyse du style, dont le chercheur représentatif est Heinrich Wölfflin. Le second est le prolongement de l’iconologie traditionnelle, dont le chercheur représentatif est Aby Warburg. L’iconologie d’Erwin Panofsky est justement née sous l’influence humaniste de Warburg.
Pour mieux saisir les massages d’un auteur, nous pouvons nous appuyer sur une méthode psychanalytique, celle de l’analyse psychologique de Carl Gustav Jung, afin de mieux comprendre l’aspect interculturel de la bande dessinée. L’inconscient collectif est une accumulation historique et il n’y a aucune création qui existerait sans cette base commune et sociale. Autrement dit, l’inconscient collectif agirait au moment du rêve ou au sein de la création artistique. De ce fait, en tant qu’œuvre d’art, la bande dessinée est un support des mentalités collectives.
Afin d’élaborer une analyse pertinente pour expliquer la condition des femmes à travers la bande dessinée, nous voudrions proposer une approche historiographique afin d’étudier la place des femmes dans l’Histoire. Quel est le lien de la femme avec la famille, la société et le développement de son individualité ? Concernant notre méthodologie, nous nous appuyons sur l’historien Georges Duby qui a analysé la place des femmes dans la société à travers des représentations artistiques. Influencé par Lévi-Strauss, Duby a intégré les notions de lignage et de parenté dans ses travaux de recherche qui portent principalement sur la condition des femmes à travers l’art médiéval. Ensuite, nous aurons notre deuxième théoricienne principale : Françoise Héritier, anthropologue française, qui réfléchit sur la façon dont notre civilisation est devenue patriarcale et continue à l’être aujourd’hui. Nous pouvons ainsi essayer de comprendre les mécanismes par lesquels la femme a été socialement représentée.
Enfin, nous entrons dans le dernier niveau d’analyse de la bande dessinée, qui s’appuie sur une approche psychanalytique jungienne. L’inconscient collectif est une accumulation historique et il n’y a aucune création qui existerait sans cette base commune et sociale. Autrement dit, l’inconscient collectif agirait au moment du rêve ou au sein de la création artistique. De ce fait, en tant qu’œuvre d’art, la bande dessinée est un support de l’inconscient collectif. Chaque bande dessinée a sa propre caractéristique, indentifiable selon la culture à laquelle elle appartient. Elle est comme un miroir qui reflète une société́, c’est-à-dire la façon de vivre et les mentalités populaires. Elle est devenue ainsi un support pertinent pour appréhender des faits de société́ et qui permet d’élaborer une étude anthropologique. Quelques problématiques émergent : Pourquoi l’Homme a toujours ressenti le besoin impérieux de dessiner son existence ? Son apparition est-elle pour répondre à des besoins sociaux ? Est-ce que les deux BD « Condition Humain IV » et de « Aya de Yopougon I » permettent d’avoir une vision réaliste de la société́ qu’elles décrivent, notamment la condition des femmes ?
Suite à ces questions, nous allons structurer notre réponse en quatre chapitres. Tout d’abord, le premier chapitre met l’accent sur une vision anthropologique et historique de l’image, pour cela, nous remontons jusqu’à l’aube de l’Humanité, la préhistoire afin de découvrir les facteurs qui incitent nos ancêtres à se mettre progressivement aux premières manifestations artistiques. Ensuite, en arrivant au deuxième chapitre, nous mettrons l’accent sur l’émergence de la bande dessinée au sens moderne durant le XIXe siècle. Suite à cela, pour mieux élaborer une étude comparée, nous allons aussi faire une analogie de l’évolution historique de la bande dessinée et de celle du manga. Puis, en arrivant au troisième chapitre, nous ferons une étude de la bande dessinée et de la représentation des femmes. Enfin, dans le quatrième chapitre, c’est une analyse d’images issues des deux bandes dessinées, une mise en pratique de toutes les approches construites dans les chapitres précédents.
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De même, pourquoi avoir choisi les deux bandes dessinées taïwanaise et ivoirienne « Condition Humaine IV » et « Aya de Yopougon I » qui parlent de la condition des femmes ? En 2016, j’ai eu l’occasion de visiter une exposition de la bande dessinée qui s’appelle « L’ouvre 9 ». Elle est un projet de coopération entre le musée du Louvre et le musée de l’Université nationale de l’éducation (北師美術館). En effet, quelques années avant cette exposition, en 2005, le musée du Louvre s’est associé aux éditions Futurpolis pour créer une collection de bandes dessinées. Le principe est de demander à un auteur de BD de choisir une œuvre, une collection, une salle du Louvre et d’en faire un élément important d’une histoire. Ce nouvel art contemporain entre ainsi dans les collections du Louvre, ce qui permet d’ouvrir une nouvelle page de l’art. Cette exposition a été pour moi le point de départ de ma recherche. C’est à travers cette exposition que j’ai remarqué comment ces deux musées organisaient grâce à leur savoir-faire cette activité. Ils ont privilégié une approche « interdisciplinaire » qui opère un retour à l’origine de la création en voulant casser les murs entre chaque type d’art dont la littérature, le cinéma et la photographie. De ce point de vue, une bande dessinée n’est plus seulement un objet de divertissement, elle peut être traitée scientifiquement comme un support de recherche. Une question se pose, comment cet art permet de tisser un lien avec notre société ? Toujours considéré comme un travail de créativité et d’imagination, la bande dessinée se nourrit pourtant de la réalité. C’est la raison pour laquelle la bande dessinée nous permet d’avoir une vision assez réaliste sur la société à laquelle elle appartient. Ensuite, pourquoi une comparaison interculturelle de la bande dessinée ? En tant qu’étudiante d’un département de français, je trouve qu’il est indispensable de jouer un rôle d’intermédiaire entre deux cultures. En 2015, j’ai eu la chance de pouvoir collaborer avec quelques médecins burkinabés dans le cadre d’un projet de coopération entre l’ICDF (Fondation pour la Coopération et le développement international) et le Burkina Faso. Cette rencontre est pour moi une autre étape majeure dans la construction de mon projet de recherche car elle me permet de tourner le regard vers un autre aspect de la francophonie et de sortir d’un cadre classique franco-français. Enfin, pourquoi cette recherche est liée à la condition des femmes ? C’est grâce à ce sujet que je peux essayer de tourner le regard également vers moi-même, de faire une introspection sur mon identité taiwanaise, sur mon rôle social et sur ma propre culture. Nous essayons toujours de nous comprendre à travers les Autres. Parallèlement, nous ne pouvons d’abord que nous comprendre nous-même afin d’appréhender les Autres. J’ai donc choisi de mettre l’accent sur la condition des femmes afin d’étudier les deux sociétés, car le rôle social des femmes et tous les sujets qui la concernent sont une des priorités de la société contemporaine. Pour développer l’analyse de la bande dessinée, une approche multidisciplinaire des théories est privilégiée afin de voir tous les aspects de la forme et du fond d’une image. Dans notre hypothèse, nous supposons que l’approche iconologique de l’historien de l’art allemand Erwin Panofsky (1892-1968) peut nous servir de base afin d’élaborer une méthode d’analyse de la bande dessinée. Quant à l’iconologie elle-même, elle était d’abord une branche de l’histoire de l’art, qui est d’abord apparue en France au XIXe siècle pour analyser le contenu de l’art chrétien dans les documents théologiques. À partir des années 1930, les historiens européens sont entrés dans deux courants méthodologiques de l’histoire de l’art. Le premier est l’analyse du style, dont le chercheur représentatif est Heinrich Wölfflin. Le second est le prolongement de l’iconologie traditionnelle, dont le chercheur représentatif est Aby Warburg. L’iconologie d’Erwin Panofsky est justement née sous l’influence humaniste de Warburg. Pour mieux saisir les massages d’un auteur, nous pouvons nous appuyer sur une méthode psychanalytique, celle de l’analyse psychologique de Carl Gustav Jung, afin de mieux comprendre l’aspect interculturel de la bande dessinée. L’inconscient collectif est une accumulation historique et il n’y a aucune création qui existerait sans cette base commune et sociale. Autrement dit, l’inconscient collectif agirait au moment du rêve ou au sein de la création artistique. De ce fait, en tant qu’œuvre d’art, la bande dessinée est un support des mentalités collectives. Afin d’élaborer une analyse pertinente pour expliquer la condition des femmes à travers la bande dessinée, nous voudrions proposer une approche historiographique afin d’étudier la place des femmes dans l’Histoire. Quel est le lien de la femme avec la famille, la société et le développement de son individualité ? Concernant notre méthodologie, nous nous appuyons sur l’historien Georges Duby qui a analysé la place des femmes dans la société à travers des représentations artistiques. Influencé par Lévi-Strauss, Duby a intégré les notions de lignage et de parenté dans ses travaux de recherche qui portent principalement sur la condition des femmes à travers l’art médiéval. Ensuite, nous aurons notre deuxième théoricienne principale : Françoise Héritier, anthropologue française, qui réfléchit sur la façon dont notre civilisation est devenue patriarcale et continue à l’être aujourd’hui. Nous pouvons ainsi essayer de comprendre les mécanismes par lesquels la femme a été socialement représentée. Enfin, nous entrons dans le dernier niveau d’analyse de la bande dessinée, qui s’appuie sur une approche psychanalytique jungienne. L’inconscient collectif est une accumulation historique et il n’y a aucune création qui existerait sans cette base commune et sociale. Autrement dit, l’inconscient collectif agirait au moment du rêve ou au sein de la création artistique. De ce fait, en tant qu’œuvre d’art, la bande dessinée est un support de l’inconscient collectif. Chaque bande dessinée a sa propre caractéristique, indentifiable selon la culture à laquelle elle appartient. Elle est comme un miroir qui reflète une société́, c’est-à-dire la façon de vivre et les mentalités populaires. Elle est devenue ainsi un support pertinent pour appréhender des faits de société́ et qui permet d’élaborer une étude anthropologique. Quelques problématiques émergent : Pourquoi l’Homme a toujours ressenti le besoin impérieux de dessiner son existence ? Son apparition est-elle pour répondre à des besoins sociaux ? Est-ce que les deux BD « Condition Humain IV » et de « Aya de Yopougon I » permettent d’avoir une vision réaliste de la société́ qu’elles décrivent, notamment la condition des femmes ? Suite à ces questions, nous allons structurer notre réponse en quatre chapitres. Tout d’abord, le premier chapitre met l’accent sur une vision anthropologique et historique de l’image, pour cela, nous remontons jusqu’à l’aube de l’Humanité, la préhistoire afin de découvrir les facteurs qui incitent nos ancêtres à se mettre progressivement aux premières manifestations artistiques. Ensuite, en arrivant au deuxième chapitre, nous mettrons l’accent sur l’émergence de la bande dessinée au sens moderne durant le XIXe siècle. Suite à cela, pour mieux élaborer une étude comparée, nous allons aussi faire une analogie de l’évolution historique de la bande dessinée et de celle du manga. Puis, en arrivant au troisième chapitre, nous ferons une étude de la bande dessinée et de la représentation des femmes. Enfin, dans le quatrième chapitre, c’est une analyse d’images issues des deux bandes dessinées, une mise en pratique de toutes les approches construites dans les chapitres précédents. DE PAYEN, ERIC 狄百彥 2019 學位論文 ; thesis 198 |