Summary: | 碩士 === 輔仁大學 === 法國語文學系碩士班 === 104 === L’enseignement en philosophie au lycée existe en France depuis environ 200 ans. À Taïwan, il n’existe pas un cours nommé “Philosophie”. Le système éducatif actuel à Taïwan est souvent critiqué car il forme des élèves qui prêtent avant tout attention à leur notes, mais qui ne disposent pas d’un fort esprit critique. La problématique de ce travail est d’évaluer la possibilité d’intégrer le mode français de l’enseignement en philosophie à Taïwan. Il est composé par deux chapitres : le premier, “La mise en place de l’enseignement de la philosophie en France - exemple du Lycée Jean Puy à Roanne.”, et le deuxième, “L’état de lieu de l’enseignement en philosophie et sa réception à Taïwan - exemple du Lycée Cheng Gong à Taipei.”. Ces deux chapitres sont composés de trois parties : la première, “Aperçu théorique sur l’enseignement de la philosophie.” , la deuxième, “ Le sens de la philosophie pour les interviewés et leur réception de ce programme.”, et la troisième, “ Les opinions des interviewés sur l’organisation du cours de la philosophie.”. L’objectif de cette structure est de savoir s’il existe un décalage entre l’aspect administratif et intellectuel. Nous voulons également savoir comment le contenu et la méthode du cours sont perçu par les enseignants ( y compris les agences gouvernementales et les professeurs ) et les élèves. En fin, en conclusion, voir s'il est possible d’intégrer le mode français de l’enseignement en philosophie à Taïwan.
Le but de ce mémoire est donc de donner une analyse initiale de la réception de l’enseignement en philosophie dans les lycées français et taïwanais, pour que les personnes de langue chinoise puissent avoir quelques clés pour explorer ce domaine. À Taïwan, cet enseignement est de plus en plus discuté au cours de ces dernières années. Par exemple les listes de questions au baccalauréat français au moment où se déroulent les épreuves du baccalauréat en juin. Pourtant, nous ne disposons pas encore à Taïwan d’une enquête de terrain sur la réalisation possible du cours de philosophie dans les classes de terminale en France. Nous savons pas la réceptivité des lycéens taïwanais à cette idée. Bien que les interviewés ne puissent pas être considérés comme représentant l’opinion de tout le monde, ce travail nous permet tout de même d’avoir une idée plus précise des attentes et des difficultés potentielles des lycéens taïwanais.
Ce mémoire travail sur deux méthodes de recherche : la méthode de Natalie Benelli à propos de l’enquête sur le terrain, et celle de Wen-Ke WANG à propos des questionnaires d’enquête. L’enquête de terrain dans les classes de terminale au Lycée Jean Puy est organisée en trois étapes : la première - l’entretien exploratoire, la deuxième - l’observation participante et la troisième - l’entretien ciblé. Les questionnaires d’enquête sont donnés aux élèves des deux pays. Dans ces deux lycées, j’ai fait une présentation du travail avant de distribuer les questionnaires, puis je leur ai laissé 10 à 20 minutes pour les remplir. En France, la présentation était une explication de ma motivation et mon objectif de recherche. À Taïwan, elle est un partage de mon expérience à Jean Puy, dans les classes de madame Jacqueline Grimaud et de Julien Lysenko. Les questions dans les questionnaires français sont toutes ouvertes. Par contre, les questions de la version taïwanaise sont accompagnées par des réponses à choix multiples. Cette différence s’explique par le fait que les terminales françaises ont déjà une connaissance de l’enseignement de la philosophie, donc ils sont plus à l’aise pour répondre aux questions ouvertes. De plus, si nous offrons des choix, cela peut limiter la variété des réponses des élèves. À Taïwan, parce que les lycéens n’ont pas encore une image très concrète du cours de philosophie, il était plus pratique de leur donner des choix.
Les interviewés sont le coeur de ce travail. Le premier chapitre où nous parlons de la mise en place de l’enseignement de la philosophie en France est composé par trois parties : la première, porte sur l’enseignement de la philosophie en France dans les années 2012-2014 - la loi et les commentaires sur celle-ci. La deuxième, explique les motivations et l’objectif dans l’apprentissage de la philosophie pour les élèves français. Enfin, la troisième partie étudie la réaction des interviewés à propos de l’organisation et du contenu de cours.
La première section “ L’enseignement de la philosophie en France dans les années 2012-2014 - la loi et les commentaires sur celle-ci. ” est partagé par trois parties : la première, “ Programme de philosophie en classe terminale des séries générales. ”, la deuxième, “ La politique du monsieur ministre Vincent Paillon. ”, le troisième, “ Les commentaires des intellectuelles sur l’enseignement de la philosophie en France. ” La première partie repose sur une traduction d’extraits du programme, pour que les personnes qui lisent le chinois puissent avoir une compréhension initiale de l’éducation de la philosophie en France. La deuxième partie est une analyse de la politique laïque de Vincent Paillon et de Luc Ferry. Vincent Peillon et Benoît Hamon sont les deux ministres successifs durant l’enquête sur le terrain. Peillon est le premier philosophe-ministre après le mandat de Luc Ferry. Tous les deux portent beaucoup d’attention à l’école laïque. Pour eux, la philosophie n’est pas seulement une matière obligatoire au lycée. Son sens profond est lié intimement à l’évolution de la société. La troisième partie est une analyse de trois articles : une déclaration de l’ancien ministre Luc Chatel, un texte de David Rémy, l’ancien professeur de Collège-Lycée Élitaire Pour Tous de Grenoble, sur《Rue Descartes》et un interview de Bernard Matignon, professeur de philosophie au lycée Bois d'Amour à Poitiers. Tous les trois affirment l’importance de cet enseignement et son esprit. Par contre, les opinions sur l’organisation du cours sont bien variés.
La deuxième section est un travail auprès des classes de madame Jacqueline Grimaud, où nous parlons des motivations et des objectifs dans l’apprentissage de la philosophie pour les élèves français. Celle section est divisée en deux parties principales : la première est “ le sens de la philosophie et le cours de philosophie.”, la seconde, “ l’importance du cours de philosophie sous aspects pour les études et la vie professionnelle.” Pour mieux comprendre l’esprit et la motivation des interviewés pour cet enseignement, la première partie est liée à trois thèmes : “ le sens de la philosophie pour les interviewés.”, “ les circonstances et les domaines où la philosophie pourra servir.” et “ la valeur réelle de l’enseignement en philosophie face à la mixité sociale et culturelle en France.”. les réponses des interviewés sur la question “ Pour vous, qu’est-ce que la philosophie? ” sont divisées en trois catégories : “ l’apprentissage de la pensée ” “ la compréhension de l’homme et du monde ” et “ une matière scolaire”. La plupart d’élèves de la série L pense que la philosophie est l’apprentissage de la pensée et la compréhension de l’homme et du monde. En série S, plus de personnes la considèrent comme l’apprentissage de la pensée. Les réponses de la série ES se sont concentrées plutôt sur “ la compréhension de l’homme et du monde ”. Et puis, quand nous parlons des circonstance et des domaines où la philosophie pourra servir, les réponses sont divisées en trois catégories. La première, “ un exercice de pensée ”, la deuxième, “ une meilleure compréhension de l’homme et du monde ” et la dernière “ une construction de la culture personnelle ”. La plupart des élèves de la série L pense que la philosophie nous aide à pratiquer l’exercice à penser et à mieux comprendre l’homme et le monde. En série S, plus de personnes trouvent que cette matière les aide à mieux comprendre l’homme et le monde, en série ES aussi. Parce qu’à Taïwan, la philosophie appartient à la faculté de Littérature, madame Grimaud et moi avons fait un questionnaire spécial pour la classe de série L. La troisième question est l’une des questions que nous avons posées aux élèves : “ La philosophie face à la mixité sociale et culturelle en France : quelle est pour vous la valeur réelle de cet enseignement ? ” Le but de cette question est de savoir si le cours de philosophie influence l’identité d’une personne. Presque 85% des interviewés sont d’accord que la philosophie a un rôle face à la mixité sociale et culturelle en France, parce qu’elle aide les personnes à s’ouvrir au monde et les fait voir le monde d’aspect différent. Pourtant, la plupart de réponses restent générales.
La deuxième partie de cette section est liée à trois thèmes : “l’importance de la philosophie en année de terminale”, “les relations du cours de philosophie aux autres cours” et “les attentes des interviewés du cours de philosophie”. Les réponses à propos de l’importance de la philosophie en année de terminale sont catégorisées en trois : “l’importance pour le baccalauréat” “l’enrichissement personnel et la culture générale” et “une meilleure compréhension des autres matières”. Dans chaque classe, la plupart d’élèves pensent que “l’enrichissement personnel de la culture générale” est l’importance principale de la philosophie en année de terminale. Pourtant, il existe aussi nombre de personnes dans la classe L qui pensent que cette matière est importante pour le baccalauréat. La philosophie est lourde pour les élèves en série L, et le risque est que parfois son importance horaire diminue la motivation de certains élèves. De plus, la plupart des interviewés sont d’accord que la philosophie leur sert pour les autres matières parce qu’elle peut promouvoir l’esprit critique personnel et la compréhension de certaines matières comme l’art plastique, l’histoire etc. La troisième partie parle des attentes des interviewés dans ce cours, nous avons demandé si la philosophie peut les aider personnellement et dans leur futur étude ou travail. Plus d’interviewés s’intéressaient à leurs attentes personnelles mais sans se projeter dans leur futur. Les trois catégories de leurs attentes sont “un enrichissement de savoir et de culture personnelle”, “ un développement de l’esprit critique” et “une ouverture de l’esprit”.
La troisième section de premier chapitre travaille sur la réaction des interviewés à propos de l’organisation et des contenus du cours. Elle est composée par deux parties : “la réceptivité des interviewés de l’organisation de l’horaire du cours.” et “les notions considérées les plus importantes pour les interviewés.”. Aux séries L et ES, plus que 90% d’interviewés pensent que le nombre d’heures de philosophie est assez important. Par contre, seulement 70% d’élèves de série S trouve que le nombre d’heures est suffisant. Et puis, la notion considérée la plus importante est la conscience.
Le deuxième chapitre où nous parlons de l’état de lieu de l’enseignement en philosophie et sa réception à Taïwan est composé par trois parties : la première porte sur l’enseignement de la philosophie à Taïwan, son état de lieu et développement potentiel. La deuxième, explique le sens de la philosophie pour les interviewés et leur réception du modèle français. Enfin, la troisième partie étudie les attentes des interviewés sur l’organisation du cours de la philosophie. La première partie est partagée par deux interviews, l’interview aux membres de PHEDO (Philosophical Education Development Organization), une association qui s’engage dans la promotion de l’éducation en philosophie aux lycéens et au public à Taïwan, et l’interview d’un chercheur à NAER (l’Académie Nationale pour la Recherche en Éducation et au Centre de Recherche pour les Programmes et l’Enseignement). Selon les membres de PHEDO, madame Jin-Jun Lin, monsieur Ching-Kai Shen et monsieur Feng-Wei WU, l’objectif de cette association n’est pas de faire un programme, arrêté comme en France, parce qu’ils craignent que cet enseignement perde une certaine flexibilité et que nous ne pourrons pas discuter beaucoup dans la classe. Ils affirment tous l’importance de cet enseignement et son esprit. Par contre, parce que le mode français de l’enseignement en philosophie est un produit de la culture française, monsieur Wu pense qu’il faut modifier sa forme pour que cette éducation convienne aux élèves et aux professeurs à Taïwan. Monsieur Wen-Fu LI, chercheur à NAER insiste sur le même point. Il pense que si nous voulons intégrer le mode français à Taiwan, il faut le modifier. Par exemple, dans le programme français, les auteurs sont tous les philosophes européens. De plus, bien que “Le choix d’un nombre restreint de notions n’a d’autre principe que d’identifier les plus communes et les mieux partagées.”, selon le programme de philosophie en classe de terminale des séries générales, Li pense qu’elles ne conviennent pas toutes à Taiwan. Selon lui, la conscience, la perception, l’inconscient, le désir, la société, la justice et le droit, l’État, la liberté, le devoir, le bonheur et l’art conviennent mieux. Par contre, la notion de religion n’intéresse pas beaucoup d’élèves. Par ailleurs, le sens de quelques notions n’est pas très clair par exemple Autrui, la démonstration et le travail et la technique. Il faut avoir repensé ces notions si nous voulons les intégrer au cours offert dans les lycées taïwanais.
Ensuite, la deuxième section travaille sur le sens de la philosophie pour les interviewés et leur réception du modèle français. Elle est composée par deux parties : “le sens de la philosophie et la volonté d’en apprendre selon les interviewés taïwanais.” et “les attentes des interviewés.” la plupart d’élèves au lycée Cheng Gong ne connaissent pas l’enseignement de la philosophie en France avant mon projet, donc leur impression sur cette éducation en France vient de mon expérience à Jean Puy. La plupart d’élève pense que la philosophie est un art de penser. Ils ont la volonté d’avoir un cours de philosophie en France mais la crainte de l’examen diminue un certain plaisir selon des interviewés. Ils espèrent que ce cours va leur permettre à penser et s’exprimer rationnellement, et savoir le sens de l’existence et de la vie. Dans la deuxième partie, nous voyons aussi que de nombreux élèves attendent que cet enseignement les aide à s'exprimer rationnellement, analyser une question sous différents aspects et ouvrir son esprit à d’autres modes de pensée.
La troisième partie est divisée en deux, la première partie parle des “notions qui intéressent le plus les interviewés.”, et la deuxième : “les attentes des interviewés à propos de l’organisation du temps de cours.” Les notions les plus intéressantes pour les élèves sont la conscience et l’inconscient, toutes liées à la connaissance de soi-même. Puis, la plupart des interviewés voudront avoir le cours de philosophie en classe de première, en seconde ou à l’université. Ils pensent que 2 à 3 heures par semaine seront idéales.
En conclusion, nous pouvons répondre à notre problématique : quel sont les points forts et les difficultés potentielles si nous nous inspirer du modèle français pour développer l’enseignement en philosophie à Taïwan ? Nous avons quatre points forts. D’abord, parce qu’à Taïwan il n’existe pas encore beaucoup de manuels dans ce domaine, les livres français pourront être des références. Deuxième, selon monsieur Li de NAER, le cours qui s’appelle “Éducation de la vie” va devenir un cours obligatoire dans l’avenir. Li considère que cette matière est un enseignement de philosophie, donc nous pouvons voir que la politique taïwanaise d’enseignement est en train de développer la formation de l’esprit critique. Et puis, professeur Sheng de l’association PHEDO pense que les lycéens sont en train de chercher le sens de leur vie. Et aussi, leur mentalité est presque aussi mûre que les adultes. En fait, nous trouvons qu’il existe une cohérence entre les interviewés de deux pays par la statistique des questionnaires. Les attentes du cours de philosophie et les notions les plus intéressées sont presque les mêmes, ce qui montre une convergence d’intérêt pour des notions universelles.
Les difficultés potentielles sont aussi en quatre points. Premièrement, à Taïwan il n’existe pas encore une formation de professeur de philosophie au niveau de l’enseignement secondaire, cela posera un problème. Deuxième, les auteurs dans la liste du programme français sont tous européens. Il faut modifier ceci si nous voulons faire cet enseignement à Taïwan. Troisièmement, le mode d’examen en France est la dissertation et l’explication du texte, qui pourra être trop lourd pour les élèves taïwanais parce qu’ils font beaucoup d’heures d’étude. Donc, le quatrième point se concentre sur de l’horaire du cours. Les lycéens taïwanais doivent faire quarante heures du cours, en France c’est moins que trente heures par semaine. Si nous voulons avoir un cours de philosophie de trois à quatre heures comme en France, cela peut être trop lourd pour les élèves ou menacer les autres cours. L’esprit de cet enseignement est apprécié par beaucoup de personnes, les professeurs et les élèves à Taïwan. Le mode français peut être une référence pour aider les Taïwanais à s’inspirer et développer l’enseignement en philosophie de ce pays.
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