Summary: | 碩士 === 中國文化大學 === 法國語文學研究所 === 94 === Malgré l’incompréhension de la foule, les récriminations de la société et le procès de sa prétendue immoralité, Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire doit se lire en tant que son autobiographie en vers, comme en témoignent ses propos cités d’une lettre à Narcisse Ancelle : “Faut-il vous dire, à vous qui ne l’avez pas plus deviné que les autres, que dans ce livre atroce, j’ai mis tout mon coeur, toute ma tendresse, toute ma religion (travestie), toute ma haine ? Il est vrai que j’écrirai le contraire, que je jurerai mes grands Dieux que c’est un livre d’art pur, de singerie, de jonglerie, et je mentirai comme un arracheur de dents.” Voilà le cri d’un esprit bafoué.
Partant, bien que Paul Valéry (1871-1945) ait fait la remarque suivante: “... il n’y a pas de vrai sens d’un texte. Pas autorité de l’auteur. Quoi qu’il ait voulu dire, il a écrit ce qu’il a écrit. Une fois publié, un texte est comme un appareil dont chacun se peut servir à sa guise et selon ses moyens”, la manière la meilleure, pour mieux comprendre le seul recueil de vers de Baudelaire, consiste à connaître sa vie, son arrière-plan familial et sa personnalité. Si ses contemporains les ont connus, ils auront pu certainement dissiper leur malentendu envers notre poète. En conséquence, nous percevons un rapport étroit entre Baudelaire et ses Fleurs du mal.
Au sujet de notre auteur, il est à la fois un garçon ayant le complexe d’Œdipe, un enfant précoce et trahi par la disparition précipitée de son père et par le remariage de sa mère, un écrivain hypersensible du sang paternel d’artiste, un amateur du beau grâce à la formation esthétique du père, un dandy ayant le culte de la beauté, un sensualiste et un idéaliste en raison de son dualisme en matière d’amour, et un homme rebelle, cynique à cause du convol de sa mère, de l’incompréhension et du mépris de la tribu. Du reste, il est également un chrétien pieux et surtout un auteur sincère.
D’autre part, La Fontaine affirme : “À l’oeuvre on connaît l’artisan.” Et alors, dans cette petite recherche, nous traitons son chef-d’oeuvre par ses expériences vécues et surtout par son individualité. Avec celles-ci, nous savons mieux que l’oeuvre poétique en question est non seulement une tragédie dont le héros est son l’oeuvre qui nous occupe, nous trouvons les images qui abondent dans ledit ouvrage. Celles-ci révèlent le mieux les idées esthétiques baudelairiennes et sa complexité caractérielle.
Néanmoins, pourqoui ses images constituent-elles des signes de sa personnalité ? Parce que créées par son auteur, elles sont nouvelles au lieu d’être poncif. Ainsi donc, nous qualifions ces images insolites d’imagerie baudelairienne. Celle-ci se compose des six parties suivantes : images ironiques ou satiriques, images voluptueuses, images cyniques, images macabres, images sinistres, images térrifiantes et images étranges. Toutes les six sortes d’image prémentionnées sont liées aux aspects de son individualité, tels que son hypersensibilité, son amour du beau, son dandysme, son sensualisme, ses révolte et cynisme. Par conséquent, nous déclarons que dans Les Fleurs du mal de Baudelaire, son imagerie est corollaire de sa personnalité, comme le justifie la remarque suivante, faite par Michel Viegnes : “l’imagerie baudelairienne, c’est-à-dire la panoplie d’images qu’il utilise par prédilection, est facilement reconnaissable, car elle porte sa marque très personnelle.”
Comme un poète simultanément classique, romantique, parnassien, de réalisme subjectif, Baudelaire fusionne dans son oeuvre les caractéristiques des divers courants littéraires. D’autre part, en tant que précurseur du symbolisme, il influe sur les écrivains symbolistes, tels Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, en particulier Stéphane Mallarmé. Dans le champ de la poésie, non seulement il découvre un nouveau domaine, mais aussi crée ses Fleurs du mal qui révèle une beauté étrange, Victor Huge fait donc l’éloge de Baudelaire : “Vous avez créé un frisson nouveau.” Du reste, son unique recueil de vers renouvelle la poésie française, et alors, Paul Valéry affirme, dans son article intitulé “Situation de Baudelaire” : “Baudelaire est au comble de la gloire. ... Mais avec Baudelaire, la poésie française sort enfin des frontières de la nation.” De plus, Marcel Proust, dans son ouvrage Contre Saint-Beuve, qualifie notre poète génial de “le plus grand poète du XIXe siècle”. Par son moyen d’expression incomparable au sujet de la création d’imags, Baudelaire est digne de ce nom.
En outre, Akutagawa Ryūnosuke (芥川龍之介, 1883-1927), auteur japonais célèbre, affirme : “La valeur de la vie est moins grande qu’un vers de Baudelaire” 6. Finalement, en Chine, des millers d’écrivains traduissent les oeuvres baudelairiennes. Parmi eux, Yü Keng-yü (于賡虞, 1902-1937), poète moderne chinois, subit l’influence de cette grande figure du XIXe siècle, aussi nommé “ Poète malsain” tout comme son idole Charles Baudelaire par la foule chionise. Xu Zhi-mo (徐志摩, 1896-1936), écrivain chinois de la période moderne, poète chinois extrêmement connu, compte aussi parmi les admirateurs baudelairiens. Après avoir traduit l’oeuvre poétique intitulée “Une charogne”, il proclame qu’elle est la fleur la plus belle et étrange dans Les Fleurs du mal. De ce que ces écrivain ont déclaré, nous pouvons déduire que grâce à Baudelaire, la poésie chinoise sort également de la nation.
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