Summary: | Résumé.
Ce mémoire porte sur l'ethnosémantique de la schizophrénie. Pour y parvenir, nous avons
tenté de reconstituer les réseaux sémantiques de cette «maladie» et de nous familiariser sur le long
parcours de la souffrance chez les personnes atteintes. L'analyse des données (entrevues,
observation participante) nous a permis de dépasser les définitions officielles de la schizophrénie
dont les prétentions à l'objectivité et à l'universalisme nuisent à l'intégration des éléments
contextuels et phénoménologiques nécessaires à la définition des catégories populaires de la
«maladie» (étiologiques, thérapeutiques et symptomatologiques). Par conséquent, nous proposons
une lecture interprétative de la schizophrénie qui nous permet :
1. de lier plus étroitement les effets structurants du discours biomédical sur les pratiques et les
stratégies de vie des personnes souffrantes;
2. d'articuler la notion de milieu de vie (associé à la ressource alternative et communautaire) à la
notion d'efficacité thérapeutique;
3. de mieux cerner le phénomène d'étiquetage et de stigmatisation et la reproduction de l'identité
de «malade mental» dans la vie quotidienne;
4. de mieux comprendre le rôle intégrateur de la ressource alors qu'elle constitue le principal
espace de socialite chez les personnes interrogées.
Enfin, nous proposons une réflexion plus vaste sur la construction sociale de la schizophrénie
en considérant le fait qu'elle doit être interprétée à travers une contextualisation à la fois historique,
socio-économique et culturelle de l'expérience psychotique. Quelques pistes de recherche en
anthropologie médicale sont également suggérées (spécialement celles qui ont trait aux études
régionales et qui se dégagent de cette étude).
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