Summary: | À l'origine du monde, il y a un insupportable vide, le vide. L'espace du vide peut être comblé à partir du moment où, inopinément, une situation vient modifier la loi immédiate des choses. Le terme exact utilisé par le philosophe Alain Badiou pour décrire cette circonstance qui change l'histoire de l'existence est événement, phénomène auquel l'humain doit fidélité. Le vide,
l'événement et la fidélité constituent les trois notions d'un processus de vérité tel que proposé par Badiou.
À cet égard, le philosophe considère l'amour comme un événement. Bien que le sujet soit difficile à théoriser, il s'illustre plus aisément. Parmi les oeuvres qui ont brillamment illustré l'amour, nous retrouvons Roméo et Juliette de Shakespeare au XVIe siècle, Anna Karénine de
Tolstoï au XIXe siècle et L'insoutenable légèreté de Vètre de Kundera au XXe siècle. En abordant ces
trois textes littéraires forts par la philosophie, par l'étude du vide, de l'événement amoureux et de la fidélité, nous arriverons à distinguer trois aspects de l'amour : d'où il survient, comment il survient et comment il dure. Les trois textes à l'étude incarnent le vide et recréent le monde amoureux.
L'analyse de tous les éléments qui ont un lien étroit avec l'amour, le vide et la fidélité permettra de démontrer qu'ils participent essentiellement à la constitution de l'événement amoureux et qu'ils mènent à la construction d'une nouvelle subjectivité, d'une vérité. En effet, la subjectivité des personnages est à la fois cause et effet de l'amour : cette subjectivité construit en partie l'amour et l'amour vécu transforme irrémédiablement les sujets d'amour — Roméo et Juliette, Anna et Vronski, Tereza et Tomas.
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