Summary: | Malgré une entente relative au Québec sur l'enseignement de la iecture, il existe un débat autour de la manière d'aborder celle-ci, dans les premiers mois de scolarité. En fait, hors des prescriptions du ministère de l'Éducation (M.E.Q.), aujourd'hui ministère du Loisir et du Sport (M.E.L.S.), les discours des spécialistes sur l'apprentissage et l'enseignement de la lecture sont diversifiés. Depuis quarante ans, ces discours fondés sur des conceptions et des modèles différents de l'acte de lire et de son apprentissage soulèvent des questionnements au sujet du dosage de l'enseignement des composantes du savoir lire. En particulier, sur l'enseignement explicite et précoce du décodage pour identifier les mots.
Toutefois, avec l'apport des récentes recherches en psychologie cognitive, les spécialistes font consensus en précisant que toutes les composantes du savoir lire, pour initier l'apprentissage de la lecture, sont importantes. Or, les prescriptions québécoises centreraient l'intervention des enseignants sur la compréhension des textes, négligeant ainsi les aspects de la lecture relatifs à la découverte du principe alphabétique et à une maîtrise des correspondances grapho-phonétiques. De plus, les enseignants seraient peu à l'aise pour aborder ces aspects avec leurs élèves, contrairement aux aspects fonctionnels et culturels de la lecture.
Au regard de cette problématique, nous avons formulé trois objectifs de recherche. Nous voulions d'une part, examiner les prescriptions québécoises et les ensembles didactiques approuvés par le M.E.Q., dans le lot des différents discours sur la lecture, afin de cerner sur quels conceptions et modèles didactiques s'appuient ces prescriptions et ces ensembles. D'autre part, nous voulions voir si les enseignants sont adéquatement outillés pour aborder les notions propres au principe alphabétique, et voir si le matériel approuvé est cohérent avec les prescriptions.
Afin d'examiner les prescriptions et le matériel, nous avons observé les énoncés du Programme de formation de l'école québécoise à l'aide d'une catégorisation prédéterminée et mixte selon une démarche d'analyse de contenu. Puis, nous avons analysé un échantillon du matériel compris dans trois ensembles didactiques approuvés depuis la dernière réforme du curriculum, à l'aide d'une grille structurée e n trois sections. Chacune de ces sections servait à répondre à un objectif de la présente recherche.
Nous avons pu déterminer que le Programme de formation de l'école québécoise, ainsi que les ensembles didactiques approuvés adoptaient une conception socioconstractiviste et un modèle intégré de la lecture. La conception socioconstructiviste du programme de formation emprunterait une vision constructiviste du contexte d'apprentissage qui serait conforme aux introductions des guides d'enseignement des ensembles didactiques. Toutefois, le contexte d'apprentissage prendrait une autre forme dans les activités proposées. Par conséquent, le programme de formation et les ensembles didactiques seraient partiellement cohérents. Les résultats des analyses ont permis d'observer que ceux-ci privilégient la compréhension et non le décodage pour initier l'apprentissage, mais qu'ils introduisent graduellement mais rapidement l'étude des lettres, des syllabes et des correspondances, comme indices de reconnaissance des mots. Le matériel approuvé outille donc relativement bien les enseignants.
En conclusion à ce travail, nous formulons certaines suggestions à l'égard du programme et des concepteurs de matériel didactique.
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