Estimation de la prévalence de l'hyperphagie boulimique (Binge-Eating Disorder) et relations avec les stratégies de coping, le genre et l'image corporelle auprès d'adolescents du Saguenay

L’obésité est un véritable problème de santé publique qui provoque des complications variées à long terme. Il est reconnu que l’obésité accroît le risque associé à plusieurs maladies chroniques, dont le diabète de type II, l’hypertension, les coronopathies, etc. S’ajoutent également à ces risques po...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Bouchard, Louis
Format: Others
Language:fr
Published: 2015
Subjects:
Online Access:http://constellation.uqac.ca/2963/1/Bouchard_uqac_0862D_10038.pdf
Description
Summary:L’obésité est un véritable problème de santé publique qui provoque des complications variées à long terme. Il est reconnu que l’obésité accroît le risque associé à plusieurs maladies chroniques, dont le diabète de type II, l’hypertension, les coronopathies, etc. S’ajoutent également à ces risques pour la santé ceux associés aux discriminations et aux préjugés manifestés envers les personnes obèses qui occasionnent des conséquences psychologiques importantes, par exemple, un appauvrissement de l’estime de soi ainsi qu’une détresse émotionnelle importante. Bien que l’obésité ne soit pas une psychopathologie ni un trouble des conduites alimentaires (TCA), il existe un sous-groupe parmi la population obèse qui satisfait souvent aux critères diagnostiques de l’hyperphagie boulimique (HB) (Binge Eating Disorder). Malgré la gravité de ce problème et la lourdeur des complications sur la santé des troubles du comportement alimentaire, les données sur la prévalence de l’HB au Canada sont très limitées. Au Québec, il y a encore moins d’informations à ce sujet. La plupart des données dont on dispose proviennent d'extrapolations d'études (américaines, européennes, etc.). Les statistiques rapportées dans les études ne représentent pas bien la présence de ce trouble au Canada et encore moins au Québec. À l'inverse des autres TCA mieux connus à ce jour, aucune étude n’a été publiée sur le sujet auprès de la population adolescente québécoise, surtout que l’adolescence demeure une période cruciale dans le développement des habitudes alimentaires. En effet, la plupart problèmes d’ordre alimentaire commencent pendant les années d’études secondaires ou supérieures (Schwitzer & Rodriguez, 2002). Les participants (n =426) de l’étude, spécifiquement des adolescents, ont répondu à un questionnaire auto-administré constitué : d’un questionnaire sociodémographique, d’un questionnaire pour évaluer les manifestations hyperphagiques le Binge Eating Scale (BES; Gormally, Black, Daston, & Rardin, 1982), de questionnaires pour évaluer les stratégies de coping, soit la version française abrégée du Self-Report Coping Style (SRCS; Causey & Dubow, 1992) et la version française de l’Emotional Approach Coping Scale (EAC; Stanton et al., 1994) et d’un instrument permettant d’évaluer l’image corporelle des participants à l’étude, le Contour Drawing Rating Scale style (Thompson & Gray, 1995). Les analyses statistiques ont consisté essentiellement en tests t et d’autres tests de comparaison de moyenne (analyses de variance univariées ANOVA, tests non paramétriques), de corrélations et de Chi-carré (χ2). La réalisation de l’étude a notamment permis d’estimer la prévalence de l’hyperphagie boulimique chez les adolescents d’une école secondaire du Saguenay. Aux fins de la présente étude, la prévalence a été analysée selon le genre, l'âge et la sévérité du trouble. Les résultats obtenus démontrent que la prévalence (nombre de cas total) de l’hyperphagie boulimique est élevée. On observe notamment que la prévalence de l’hyperphagie est plus fréquente chez les adolescentes que chez les adolescents. Les résultats démontrent qu’il n’y a pas de différences entre les taux de prévalence observés selon l’âge des adolescents, ce qui indique que l’hyperphagie boulimique tend à se répartir uniformément à travers les différentes catégories d’âge. La présente étude est la première à fournir des données sur l'épidémiologie du trouble chez les adolescents au Québec et au Canada. Ces données pourraient éventuellement servir à l'amélioration des programmes de prévention déjà existants visant à promouvoir de saines habitudes alimentaires. La présente étude a aussi porté sur les liens entre diverses stratégies de coping et l’hyperphagie boulimique. Les résultats ont démontré qu’à l’instar des autres TCA, l’HB est aussi liée à diverses stratégies de coping centré sur l’évitement. On observe aussi des différences de genre dans l’utilisation des stratégies de coping. Globalement, les adolescentes tendent à utiliser davantage de stratégies de coping que leurs compères masculins. La présente étude a aussi montré que les adolescents insatisfaits de leur image corporelle ont un niveau plus élevé d’HB et ce, indépendamment du genre. Il apparaît toutefois que les adolescentes présentent des niveaux d’HB plus élevés que leurs confrères masculins. Enfin, les adolescentes ont rapporté plus d’insatisfaction corporelle que leurs homologues masculins. Des explications aux résultats ont été proposées, notamment en lien avec le développement des adolescents et les stéréotypes culturels auxquels ils sont soumis.