Le cycle de reproduction d'une étoile de mer couveuse subarctique Leptastérias polaris

Le cycle de reproduction d'une espèce d'étoile de mer couveuse, Leptasterias polaris (Mül1er et Troschel) de 1'infralitoral de l'estuaire du St-Laurent (Québec) a été étudié. Ce comportement de couvaison a des implications sur la stratégie de reproduction, considérant qu'il...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Boivin, Yves
Format: Others
Language:fr
Published: 1985
Subjects:
Online Access:http://constellation.uqac.ca/1751/1/1412342.pdf
Description
Summary:Le cycle de reproduction d'une espèce d'étoile de mer couveuse, Leptasterias polaris (Mül1er et Troschel) de 1'infralitoral de l'estuaire du St-Laurent (Québec) a été étudié. Ce comportement de couvaison a des implications sur la stratégie de reproduction, considérant qu'il impose aux femelles une période de jeûne. Nous avons donc tenté de caractériser le cycle de reproduction de cette espèce par rapport à des variations critiques dans des paramètres liés à la reproduction; tels la variation du poids des organes (gonade et hépatopancréas) et les populations de classes de tailles des cellules germinales. Chez le mâle et la femelle, on retrouve un cycle annuel de ponte, quoique l'amplitude de l'indice gonosomatique soit de 2 à 3 fois plus grand chez le mâle. Cette faible amplitude chez les femelles est due au peu d'ovocytes (environ 4 000) produits chaque année. La ponte n'entraîne pas un lessivage des ovaires qui présentent une réserve importante d'ovocytes et où on ne retrouve pas l'évidence de phagocytose. Chez la population, l'émission des ovocytes s'étire généralement de septembre à décembre et est suivie d'une période de couvaison de 4 à 5 mois. Chez le mâle, le début de l'émission des gamètes survient en septembre et se prolonge jusqu'en janvier. La synchronisation avec les femelles suggère une stimulation par un facteur exogène (température, phérornone). L'indice hépatosomatique évolue de façon si irrégulière qu'on ne peut établir une corrélation avec les variations de l'indice gonosomatique, comme on retrouve chez d'autres espèces d'étoiles de mer. Mais on peut tout de même observer une tendance à la baisse lors du recrutement annuel des gamètes femelles. Ainsi, L. polaris semble minimiser les pertes d'énergie en ne produisant que peu de gros oeufs (3 000 - 4 000) qui sont recrutés et subissent la maturation à partir d'un stade préexistant ayant déjà atteint un stade vitellogénique avancé. La ponte et la couvaison se manifestent en hiver, où l'investissement énergétique nécessaire pour les besoins métaboliques des couveuses sera à son minimum. De plus, les juvéniles étant libérées au printemps pourront profiter d'une part de la production et de la fixation maximale des microphytes benthiques, et d'autre part des larves des autres invertébrés ainsi que d'une température avantageuse pour la croissance.