Summary: | Le présent travail est fondationnel, c'est-à-dire qu'il consiste en une recherche de fondements sur lesquels bâtir de façon nécessaire nos analyses. Cette thèse explore les conséquences de ce que j'appelle le lexico-morphologicocentrisme. Ce terme désigne une position où la morphologie (et donc le lexique) est le centre de l'entreprise linguistique. Par contre, pour être en mesure d'arriver à une telle position, il faut renoncer à certaines idées que l'on a sur les unités de base de l'analyse. La première partie, sur l'interface phonologie-morphologie, montre la nécessité de prendre le mot complet, qu'il soit morphologiquement simple ou complexe, comme unité de base de l'analyse. Ceci a des conséquences sur nos théories phonologiques. La conclusion est que l'on peut adopter un modèle phonologique qu'on pourrait appeler 'Supplétisme Radical'. La deuxième partie, sur l'interface morphologie-syntaxe, montre que, parce que les constructions sont de toute manière présentes comme unités de base des analyses soi-disant transformationnelles-dérivationnelles, on peut adopter des modèles constructionnistes qui ont certaines implications différentes sur l'architecture du langage. Le morphologisme peut dans ce sens devenir le centre du débat syntactique. Pour ce faire, la structure informationnelle est appelée pour rendre compte des 'résidus'.La troisième partie, sur l'interface 'sémantique', montre qu'à partir des conclusions des deux premières parties, une autre perspective peut apparaitre, que j'appelle le 'Portemantalisme'. Cette perspective est ce qui me mène à développer les prolégomènes à un modèle polyphonique-harmonique du sémantique-pragmatique-discursif. === The present work is foundational, that is to say it consists of a search for foundations on which to build our analyses in a necessary way. This thesis explores the consequences of what I call lexico-morphologicocentrism. This term designates a position where morphology (and therefore the lexicon) is the center of the linguistic enterprise. On the other hand, to be able to arrive at such a position, it is necessary to give up certain ideas we hold on the basic units of analysis. The first part, on the phonology-morphology interface, shows the need to take the complete word, whether morphologically simple or complex, as the basic unit of analysis. This has consequences for our phonological theories. The conclusion is that we can adopt a phonological model that we could call 'Radical Suppletionism'. The second part, on the morphology-syntax interface, shows that, because the constructions are anyway present as the basic units of the so-called transformational-derivational analyses, one can therefore adopt constructionist models, which have certain different implications for what we propose for the architecture of language. In this sense, morphologism can become the center of the syntactic debate. To do this, the information structure is called to account for the 'residues'. The third part, on the 'semantic' interface, shows that from the conclusions of the first two parts, another perspective can appear, which I call 'Portemantalism'. This perspective is what leads me to develop the prolegomena to a polyphonic-harmonic model of semantics-pragmatics-discursive.
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