Mesures d’insertion sociale destinées aux détenus québécois et récidive criminelle : une approche par l'apprentissage automatique

Dans ce mémoire, nous essayons de déterminer l’influence réelle des programmes de réinsertion sociale sur le risque de récidive. Pour ce faire, nous analysons, à l’aide d’une approche d’apprentissage automatique une base de données fournie par le Ministère de la Sécurité publique (MSP) où nous retro...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Iriart, Alejandro
Other Authors: Bissonnette, Luc
Format: Dissertation
Language:French
Published: Université Laval 2020
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/20.500.11794/66717
Description
Summary:Dans ce mémoire, nous essayons de déterminer l’influence réelle des programmes de réinsertion sociale sur le risque de récidive. Pour ce faire, nous analysons, à l’aide d’une approche d’apprentissage automatique une base de données fournie par le Ministère de la Sécurité publique (MSP) où nous retrouvons le parcours carcéral de 97 140 détenus de 2006 jusqu’en 2018. Notre analyse se concentre uniquement sur les détenus ayant transigé dans la prison de la ville de Québec. Pour faire notre analyse, nous utilisons l’approche des Generalized Random Forests (GRF) développée par Athey et al. (2019) sur les caractéristiques des détenus ainsi que leurs résultats au LS/CMI, un test psychométrique ayant pour but de déterminer leurs besoins criminogènes, afin d’estimer l’effet de traitement individuel de la participation à des programmes. Nous en profitons aussi pour déterminer quelles sont les variables influençant le plus l’effet de traitement en utilisant une fonction de ce même algorithme qui calcule l’importance relative de chacune des variables pour faire la prédiction. Ceci est une approche révolutionnaire, car elle nous permet de faire de l’inférence sur nos résultats. En comparant les participants et les non-participants, nous avons pu démontrer que le fait de participer à un programme diminue le risque de récidiver d’environ 6.9% pour une période d’épreuve de deux ans. Le fait de participer à un programme semble toujours diminuer de manière significative la récidive. Nous avons aussi déterminé qu’au niveau des caractéristiques personnelles, ce sont l’âge, la nature de l’infraction ainsi que le nombre d’années d’études qui sont les principaux prédicteurs de l’effet causal. Pour ce qui est du LS/CMI, seulement certaines sections du questionnaire ont un vrai pouvoir prédictif alors que d’autres, comme celle sur les loisirs, n’en ont pas. À la lumière de nos résultats, nous croyons qu’un instrument plus performant étant capable de prédire la récidive peut être créé en focalisant sur les variables ayant le plus grand pouvoir prédictif. Ces avancées permettront de mieux conseiller les prisonniers sur les programmes qu’ils devraient suivre lors de leur prise en charge par les centres de détention, et ainsi augmenter leurs chances d’être mieux réintégrés en société. === In this master thesis, we tried to determine the real influence of social rehabilitation programs on the risk of recidivism. To do this, we used a machine learning algorithm to analyze a database provided by the Quebec Ministry of Public Security (MSP). In this database, we are able to follow the numerous incarcerations of 97,140 prisoners from 2006 to 2018. Our analysis focuses only on inmates who have served in the prison in Quebec City. The approach we used is named Generalized Random Forests (GRF) and was developed by Athey et al. (2019). Our main analysis focuses not only on the characteristics of the prisoners, but also on the results they obtained when they were subjected to the LS/CMI, an extensive questionnaire aimed at determining the criminogenic needs and the risk level of the inmates . We also determined which variables have the most influence on predicting the treatment effect by using a function of the same algorithm that calculates the relative importance of each of the variables to make a prediction. By comparing participants and non-participants, we were able to demonstrate that participating in a program reduces the risk of recidivism by approximately 6.9% for a two-year trial period. Participating in a program always reduces significantly recidivism no matter the definition of recidivism used. We also determined that in terms of personal characteristics, it is the age, the nature of the offence and the number of years of study that are the main predictors for the individual causal effects. As for the LS/CMI, only a few sections of the questionnaire have real predictive power while others, like the one about leisure, do not. In light of our results, we believe that a more efficient instrument capable of predicting recidivism can be created by focusing on the newly identified variables with the greatest predictive power. A better instrument will make it possible to provide better counselling to prisoners on the programs they should follow, and thus increase their chances of being fully rehabilitated.