La participation des agriculteurs aux démarches volontaires en agroenvironnement : le cas du programme Alternative Land Use Service (ALUS) en Ontario

Devant les externalités négatives découlant de l’intensification de l’agriculture, plusieurs pays industrialisés, dont le Canada, ont mis en place des mesures d’interventions allant de la réglementation à l’accompagnement. Pourtant, la littérature montre que l’adoption de pratiques de gestion bénéfi...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Ouellet, Fernande
Other Authors: Mundler, Patrick
Format: Dissertation
Language:French
Published: Université Laval 2018
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/20.500.11794/33146
Description
Summary:Devant les externalités négatives découlant de l’intensification de l’agriculture, plusieurs pays industrialisés, dont le Canada, ont mis en place des mesures d’interventions allant de la réglementation à l’accompagnement. Pourtant, la littérature montre que l’adoption de pratiques de gestion bénéfiques (PGB) par les agriculteurs demeure relativement limitée à une clientèle déjà convaincue et que la pérennité de la participation et des aménagements n’est souvent pas assurée au-delà du versement des aides. L’absence de marché pour monétiser les bienfaits environnementaux découlant de l’adoption de PGB ne permet pas non plus une régulation par le marché. Basé sur la collaboration entre les acteurs locaux et l’implication en partie du privé dans le financement de rétribution des agriculteurs pour les services rendus à l’environnement, le programme Alternative Land Use Service (ALUS) se présente comme une voie alternative entre réglementations d’État, démarche volontaire et régulation par le marché. Cette représentation de ce qu’est le programme pourrait bien se traduire dans la réalité, dans la mesure où le programme arriverait dans les faits à faire participer les agriculteurs en grand nombre, et ce, de façon pérenne. Cette étude s’appuie sur une recherche documentaire et une série de 45 entretiens semi-dirigés avec des agriculteurs participants, des coordinateurs et des membres du Partnership Advisory Committee (PAC) dans quatre communautés ALUS de l’Ontario. En mobilisant l’économie de la proximité, le présent travail vise à comprendre les raisons pour lesquelles les agriculteurs participent au programme, et tente de vérifier si les spécificités dont se revendique ALUS incitent les agriculteurs à participer de façon pérenne. L’analyse montre que les spécificités du programme ont un effet différent sur la participation et la pérennité selon le type d’agriculteur, et que la coordination des acteurs est fortement assujettie aux réseaux et au contexte. === Faced with the negative externalities arising from the intensification of agriculture, several industrialized countries, including Canada, have put in place intervention measures ranging from regulation to support. However, the literature shows that the adoption of beneficial management practices (BMPs) by farmers remains relatively limited to a clientele already convinced and that the sustainability of participation is not assured beyond the payment of aid. The absence of a market to monetize the environmental benefits of adopting BMPs also does not allow regulation by the market. Based on the collaboration between local actors and the involvement of the private sector in the financing of farmers' fees for producing environmental services, the Alternative Land Use Service (ALUS) program promote itself as an alternative between regulations, voluntary approaches and regulation by the market. This representation could well be translated into reality, since the program manages to involve farmers in large numbers, on a long-term basis. This study is based on documentary research and a series of 45 semi-structured interviews with participating farmers, coordinators, and Partnership Advisory Committee (PAC) members in four ALUS communities in Ontario. By mobilizing the economy of proximity, the present work aims at understanding farmers' reasons for participating in the program and tries to verify if the specificities that ALUS claims encourage farmers to participate on a long-term basis. The analysis shows that the specificities of the program have a different effect on participation and sustainability depending on the type of farmer, and that the coordination of the actors is highly dependant on networks and context.