Summary: | Une minorité d’études a exploré les effets de programmes de promotion de la santé au travail comportant une intégration organisationnelle de la valeur «santé des travailleurs». Au Québec, la Norme entreprise en santé favorise cette intégration en ciblant quatre sphères d’activité : les habitudes de vie, l’«équilibre travail-vie personnelle», l’«environnement de travail» et les «pratiques de gestion». Notre étude visait à examiner dans quelle mesure l’implantation de cette norme est associée à une modification des habitudes de vie (fréquence de l’activité physique, consommation de fruits et légumes et statut tabagique) et de l’état de santé auto-rapporté de travailleurs québécois. Dix organismes du secteur public et privé en processus d’implantation de la Norme entreprise en santé ont été sélectionnés. Au total, 2849 travailleurs ont répondu à un questionnaire au temps T1 et 2560 travailleurs y ont répondu au temps T2. Des ratios de prévalence ont été obtenus pour différentes analyses. Nos résultats suggèrent que l’amélioration des indicateurs de santé dans le cadre de la Norme entreprise en santé est principalement observable pour les hommes et les travailleurs âgés. Chez les hommes, nous observons une amélioration de 6% de la prévalence de travailleurs ayant une fréquence d’activité physique optimale de 3 séances ou plus par semaine (RP : 1,06 [1,01-1,12]). Chez les individus de 55 ans et plus, nous observons une amélioration de 21% la prévalence de travailleurs ayant une fréquence d’activité physique optimale (RP : 1,21 [1,02-1,43]) et une augmentation de 6% de la prévalence de non-fumeurs (RP : 1,06 [1,01-1,11]). Les analyses principales n’ont pas permis d’identifier une amélioration statistiquement significative de la consommation de fruits et légumes ou de l’état de santé auto-rapporté. Nos résultats suggèrent que l’implantation de la Norme entreprise en santé pourrait améliorer diverses habitudes de vie, notamment chez les hommes et les travailleurs plus âgés.
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