Summary: | Notre mémoire porte sur le phénomène de l'engagement dans la chanson québécoise qui s'observe à nouveau dans les années 1990 et qui diffère de celui associé aux chansonniers nationalistes de la Révolution tranquille. Réuni en 1990, le groupe Les Colocs propose pour sa part une œuvre qui a prise sur le réel et qui instaure avec la société extérieure un dialogue témoignant d'un engagement social particulier. Afin de caractériser celui-ci, nous nous intéressons au parcours du groupe, jalonné de trois albums (Les Colocs en 1993, Atrocetomique en 1995 et Dehors novembre en 1998) qui sont autant de lieux où redéfinir cet engagement. Il s'agit, en posant un regard sociocritique sur chacun d'eux, de dégager les possibles, les moyens et les difficultés de la chanson engagée dans le contexte des années 1990. Nous observons ainsi que cette décennie n'est pas homogène du point de vue de l'engagement, mais plutôt qu'elle est divisée par deux mouvements, d'abord un élan puis une retombée. Notre étude présente une analyse en quatre temps. Elle dresse d'abord un portrait identitaire des Colocs qui tient compte de leur métissage culturel, de leurs prises de position et de leurs postures. Puis, elle procède à l'analyse chronologique des trois albums du groupe, s'attachant à ce qui les caractérise sur le plan de l'engagement social. Une attention soutenue est portée à la dimension musicale de l'œuvre à étude, mais la sociocritique demeure l'assise méthodologique principale de notre mémoire.
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