Summary: | En Amérique du Nord, l’inventaire aérien est la principale méthode d’échantillonnage pour réaliser des estimations d’abondance de populations de grands ongulés. Toutefois, il s’agit d’une opération qui offre des données ponctuelles, peu fréquentes et dont l’utilisation dans un contexte de ressources limitées est remise en question. La science collaborative est une méthode alternative moins dispendieuse qui implique le public pour l’acquisition de données. Plusieurs juridictions utilisent maintenant une approche de science collaborative faisant appel à l’enregistrement des observations quotidiennes des chasseurs pour établir l’état de leurs populations d’orignaux (Alces americanus). Notre objectif était d’évaluer le potentiel d’indices calculés à partir des données d’observation et de récolte d’orignaux recueillies par des chasseurs pour suivre temporellement et spatialement la démographie des populations d’orignaux. Nous avons comparé l’évolution de ces indices avec le taux de croissance des populations d’orignaux estimé par deux inventaires aériens conduits sur la Seigneurie de Beaupré en 2004 et 2013. Le suivi du nombre d’animaux vus par unité d’effort estime une évolution de la population deux fois plus grande que celle enregistrée par inventaires aériens alors que le taux d’augmentation du nombre d’orignaux abattus par unité d’effort la sous-estime de moitié. L’indice d’abondance calculé à partir des observations par les chasseurs reflète mieux l’évolution de la population que l’indice basé sur la récolte en raison des contraintes imposées par le contingentement sévère de la récolte d’orignaux sur le territoire d’étude. Cet indice peu coûteux pourrait devenir un outil complémentaire à des indices permettant de suivre l’impact d’une espèce sur son habitat et à des informations sur la condition physique des individus pour améliorer la gestion des populations animales. === In North America, aerial surveys are the main sampling method for abundance estimations of ungulate populations. This method, however, provides occasional and infrequent estimates, and its use is questioned in a context of limited financial resources availability. Citizen science is a cheaper alternative that involves public in the data collection process. Numerous jurisdictions now use citizen science as an approach for collecting hunter observations and harvest data in order to estimate moose population trends. Our objective was to evaluate the performance of indices based on moose (Alces americanus) observation and harvest data collected by hunters to monitor moose population temporal and spatial trends. We compared the evolution of these indices with the population growth rate estimated from two aerial surveys conducted on the Seigneurie de Beaupré in 2004 and 2013. Moose population growth rate, as estimated from seen per unit effort and catch per unit effort models were respectively half and twice the estimate based on the aerial surveys. The number of moose seen per unit effort reflected better the population trends than the number of moose catch per unit effort due to harvest regulation constraints. Hunter observations are a useful tool for sustainable moose population management and could be combined with indicators of change in habitat and body condition in order to get a better understanding of a population condition.
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