Summary: | Objectifs: Peu de données objectives et représentatives au niveau national rapportent l’influence d’un trouble cognitif sans démence (cognitive impairment no dementia; CIND) sur l’utilisation des services de santé. L’objectif principal de l’étude était de comparer sur une période de trois ans le patron d’utilisation des services de santé des aînés ayant un CIND prévalent ou incident à celui des aînés sans CIND. Un deuxième objectif était d’examiner l’effet modérateur de la dépression et de l’anxiété sur l’utilisation des services. Méthode: Des données ont été recueillies auprès d’un échantillon de 2265 personnes âgées vivant dans la communauté de la province de Québec. Le CIND était apparié aux données médicales (utilisation des services de santé) de la Régie d’assurance maladie. Des régressions logistiques multinomiales ajustées pour l’influence de plusieurs variables sociodémographiques, de santé et du réseau social ont été réalisées pour chaque service de santé. L’effet de l’interaction entre le CIND et la dépression/anxiété était également examiné. Résultats principaux: Le CIND prévalent était associé à un plus grand nombre de jours de consommation d’un anxiolytique/sédatif/hypnotique. Le CIND incident menait à de plus longues hospitalisations. La dépression augmentait la probabilité de consulter un gériatre, un psychiatre ou un neurologue, de même que de se rendre à l’urgence. Toutefois, la dépression diminuait la probabilité de consulter un médecin généraliste. La présence de dépression ou d’anxiété, couplée à un CIND incident, n’augmentait pas la probabilité de consommer un antidépresseur, alors que la présence de CIND sans ces conditions psychiatriques augmentait cette probabilité. Discussion: En comparaison aux personnes âgées ayant un fonctionnement cognitif normal, les aînés ayant un CIND ont un patron d’utilisation des services de santé distinct. L’évaluation de la cognition et des conditions psychiatriques à des moments clés pourrait favoriser une utilisation plus optimale de certains services de santé. === Objectives: Little objective and nationally representative data are available concerning the influence of cognitive impairment no dementia (CIND) on utilization of healthcare services. The main objective was to compare the use of healthcare services over three years, between elders with current or incident CIND and those without CIND. A second objective was to evaluate the moderating effect of depression and anxiety on utilization of healthcare services. Methods: Cross-sectional and longitudinal data from a population-based survey of 2265 older adults living in Quebec were used. CIND was linked with medical records from public health insurance plan. Multinomial logistic regressions adjusted for relevant socio-demographic, social network and health-related confounders were conducted for each service. Interaction between CIND and depression/anxiety was also examined. Main results: Current CIND was a predictor of longer anxiolytic/sedative/hypnotic medication use. Incident CIND led to longer hospital stay. Depression raised the likelihood of frequenting geriatricians, psychiatrists or neurologists and emergency department, but lessened the likelihood of visiting general practitioners. The addition of the psychiatric conditions to the incident CIND did not increase the likelihood of consuming antidepressants, while the incident CIND cases without psychiatric conditions increased this likelihood. Discussion: Compared to older adults without CIND, older adults with CIND have a distinct utilization of healthcare services. Evaluation of cognition and psychiatric conditions at key moments could allow a more efficient use of health resources.
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