Summary: | Thèse en cotutelle présentée dans le cadre du programme de doctorat en Archéologie: Université Laval, Québec, Canada, pour l'obtention du grade de Philosophiae doctor; Université Blaise Pascal Clermont II. Clermont Université Clermont-Ferrand, France, pour l'obtention du grade de docteur en Archéologie; Université Jean Monnet, Saint-Étienne, France. === Cette thèse de doctorat a pour objectif d’identifier entre le second Âge du Fer et le haut Moyen Âge les occupations et les activités humaines d’un territoire de marge aux confins des cités arvernes, vellaves et ségusiaves, le Livradois-Forez, puis d’apporter des éléments de réflexion sur leur intégration régionale. Elle est menée dans une perspective dynamique, diachronique et systémique. Cette approche d’archéologie du paysage met au centre des préoccupations les relations entre les sociétés et leur milieu, et tout particulièrement l’économie. Cette recherche est volontairement à la croisée de l’archéologie et des sciences de l’environnement afin de mieux cerner le milieu dans lequel les sociétés passées ont évolué et les éventuelles influences humaines sur celui-ci, mais aussi d’identifier les processus socio-économiques et culturels. Cette recherche a nécessité une approche en trois étapes : intégrer les travaux et les synthèses développés dans le cadre de programmes de recherche auxquels je participe ; établir une synthèse des données archéologiques ; acquérir de nouvelles données par des prospections archéologiques et des analyses des macrorestes végétaux en milieu tourbeux. L’utilisation de quatre fenêtres d’études, reflet des différentes entités paysagères, a été privilégiée. Autant qu’il fut possible, chaque fenêtre comportait des prospections archéologiques et des données paléoenvironnementales. Le croisement des données archéologiques, paléoécologiques, géoarchéologiques et l’utilisation d’un SIG ont permis d’identifier une hétérogénéité du développement qu’il faut replacer dans deux cycles économiques : le premier du second Âge du Fer au Haut-Empire, le second du Bas-Empire au haut Moyen Âge. Pour chaque cycle, les occupations humaines et les mises en valeur du milieu reflètent des stratégies et des choix socio-économiques : le relief et son climat, les ressources disponibles (agricoles mais aussi vraisemblablement le bois et la présence de minerai), la proximité de voies de communication, de bassins de peuplement importants et des différents centres des trois cités. Chaque nouvelle étape dans la mise en valeur des terroirs est accompagnée par une hausse de l’érosion, la mise en place de tourbières et de modifications dans le fonctionnement des tourbières plus anciennes. Enfin, cet espace semble être intégré à l’économie régionale. === The purpose of this thesis is to identify human occupation and exploitation of the environment of marginal territories in the Livradois-Forez, which include the cities of Arverne, Segusiave, and Vellave, and to investigate the regional integration of these localities from the second Iron Age to the Early Middle Age. This thesis is conducted from a dynamic, diachronic, and systemic perspective, and utilizes a landscape archaeology approach to explore the relations between societies, in particular their economies, and the environment. The research presented crosses archaeology and the environmental sciences in order to increase knowledge of the setting in which these societies evolved and the possible human influences on it, but it also identifies social-economic and cultural processes. The completion of this project required three stages: first, the integration of research and syntheses developed from research programs in which I collaborated; second, the synthesis of the archaeological data; third, the acquisition of new data through archaeological field surveys and through the analysis of plant macrofossils from peatlands. Four sectors that reflect key components of the landscape have been used. As far as possible, research in each sector included archaeological surveys and paleoenvironmental research. Interdisciplinary archaeological, paleoecological, and geoarchaeological studies, combined with GIS, exhibit a heterogenous development that can be seen in two economic cycles: the first, from the Second Iron Age to the High Roman Empire; the second, from the Late Roman Empire to the Early Middle Age. For each economic cycle, human land use and the exploitation of the environment reflect strategies and social-economic choices driven by topography, climate, and available resources (particularly agricultural resources, but also the presence of wood and ore). The proximity of routes of communication reflects important pools of population and the centers of the three cities. Each stage of environmental exploitation is marked by an increase of erosion, peat initiation, and changes in the use of the oldest peatland. Finally, this border area seems to be integrated into the regional economy.
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