Les dynamiques identitaires chez les métis-autochtones en Abitibi-Témiscamingue

Ce mémoire s'intéresse aux individus d'ascendance mixte amérindienne et euro-canàdienne, en Abitibi-Témiscamingue, qui s'identifient en tant que Métis et se regroupent actuellement en communautés politiquement orgnanisées, dans le but d'obtenir une reconnaissance et des droits ju...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Bégin, Élise
Other Authors: Turgeon, Laurier
Format: Dissertation
Language:French
Published: Université Laval 2010
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/20.500.11794/22546
Description
Summary:Ce mémoire s'intéresse aux individus d'ascendance mixte amérindienne et euro-canàdienne, en Abitibi-Témiscamingue, qui s'identifient en tant que Métis et se regroupent actuellement en communautés politiquement orgnanisées, dans le but d'obtenir une reconnaissance et des droits juridiques semblables à ceux qui ont été octroyés aux Métis de l'Ouest et, plus récemment, à ceux de l'Ontario, suite au jugement Powley en 2003. Malgré l'existence de plus d'une centaine de communautés métisses au Québec, le gouvernement provincial n'a accordé jusqu'à maintenant aucune reconnaissance légale aux Métis de la province. Ce contexte, dans lequel émergent de nouvelles identités, est un terrain propice à l'étude de l'ethnicité, des échanges et transferts interculturels historiques et contemporains qui sont au fondement de l'identité métisse, et de la compréhension de la manière dont se crée une « culture », comment elle s'articule à partir de la mémoire collective, se constitue en un patrimoine et met en place des stratégies pour se représenter aux autres et ainsi pouvoir exister comme entité culturelle. Mes séjours en 2007 et 2008 chez des familles membres des communautés métisses dans les régions de l'Abitibi et du Témiscamingue ont permis d'entrevoir deux types de communautés qui sont décrites et analysées dans ce mémoire : un premier type, que j'ai nommé « Métis-Algonquin » ou « Métis-Cri » selon leurs origines culturelles amérindiennes, est issu des unions entre Amérindiens algonquins et cris et des descendants européens francophones et anglophones, venus dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue pour la traite des fourrures et l'exploitation forestière. Non reconnus comme Indiens, ces individus métissés se sont unis, dans les années 1970 et 1980, à l'Alliance Laurentienne pour les Métis et Indiens sans statut afin d'obtenir une reconnaissance légale. Un second type, que j'ai désigné par le terme « Néo-Métis » pour souligner le caractère plus récent et renouvelé de ce type d'identification autochtone, est associé à des individus, arrivés dans la région comme colons dans la première moitié du 20e siècle, et dont les métissages sont antérieurs à leur installation en Abitibi-Témiscamingue. N'ayant en général pas reçu d'héritage autochtone, ceux-ci ont pris conscience de leurs origines mixtes que très récemment et se regroupent aujourd'hui dans le but de retrouver leurs racines amérindiennes, et d'obtenir des droits leur permettant de perpétuer leurs pratiques ancestrales. Il est question dans ce mémoire d'étudier, à travers les récits d'individus appartenant à différentes générations, la manière dont l'identité métisse se forme, se transforme et se transmet chez les individus et familles associées à ces deux types de communauté. Plus généralement, ce mémoire vise à mieux comprendre, d'un point de vue ethnologique, les communautés métisses de la région de l'Abitibi-Témiscamingue.