Summary: | Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2006-2007 === Par souci environnemental, la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables fixe des contraintes aux propriétés riveraines québécoises. Ces contraintes sont applicables à l'intérieur de bandes de protection de largeur prédéterminée. La ligne des hautes eaux en constitue le point d'ancrage. Il s'agit d'une limite environnementale, indépendante des limites de propriété, possédant une double nature entre lesquelles il existe une corrélation. Une nature botanique basée sur les traces laissées par le passage récurrent des eaux. Une nature hydrologique-hydraulique basée sur les statistiques et la modélisation des écoulements. Pour les cours d'eau drainant de grands bassins versants, les mesures historiques de débits ou de hauteurs d'eau et les études hydrologiques-hydrauliques préexistantes fournissent une cote, directement applicable par les intervenants oeuvrant en aménagement du territoire qui ne sont ni expert en botanique, ni en hydrologie-hydraulique. Par contre, pour les petits cours d'eau non instrumentés, il n'existe aucune méthode à la fois simple, expéditive et réellement accessible pour remplir une telle tâche. En effet, lorsqu'elle est utilisée par un non-expert, la méthode botanique simplifiée proposée par le ministère du Développement durable de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) mène à l'identification de plusieurs lignes correspondant chacune à un état significatif d'écoulement. L'incertitude sur la localisation des contraintes s'en trouve grandement affectée. Pour discriminer parmi ces lignes multiples, une relation hydrologique adaptée aux petits cours d'eau de la plaine du Saint-Laurent est établie. Cette dernière est combinée à des équations hydrauliques existantes et à des observations d'indicateurs botaniques, morphologiques et physiques au sein d'une toute nouvelle approche mixte s'appuyant sur la double nature de la limite recherchée. Afin d'évaluer les possibilités de celle-ci, elle est appliquée à neuf sites pour lesquels la cote d'élévation de la ligne des hautes eaux est préalablement connue. Les sciences géomatiques permettent d'y exploiter la complémentarité de la botanique et de l'hydrologie-hydraulique. Elles fournissent un cadre de comparaison unique : la mesure d'élévation. Elles permettent également de recueillir de façon cohérente, de stocker et d'exploiter des observations géoréféfencées de nature pourtant différentes. Au moyen de levés d'arpentage, les indicateurs-terrain et les paramètres liés à l'écoulement sont mesurés aux neuf sites. Les observations sont stockées à l'intérieur d'un fichier de coordonnées unique, puis exploitées à l'aide de logiciels DAO et COGO traditionnels afin d'examiner la corrélation existant entre les traces laissées par le cours d'eau et les modélisations hydrologiques-hydrauliques. En somme, l'addition de manipulations hydrologiques et hydrauliques permettent de réduire considérablement le nombre de lignes potentielles à considérer. D'autre part, l'étude valide ou infirme quelques relations proposées par le frère Marie-Victorin et le MDDEP quant à la position altimétrique de la limite environnementale par rapport à des indices physiques précis (par exemple les marques laissées par les glaces sur le tronc des arbres). L'utilisation de ces relations, de concert avec l'approche mixte, permet une réduction supplémentaire du domaine d'incertitude.
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