Summary: | Pour éviter de laisser le hasard et l'inspiration guider leur écriture, les auteurs de textes à contrainte utilisent un principe structurant dans l'échafaudage de leur texte. L’œuvre issue de cette pratique d’écriture porte les traces, perceptibles ou non, de la règle; à partir de ce postulat de base, nous pouvons considérer qu'un rapport indirect existe entre une contrainte et ses retombées textuelles, qui appelle une sémiotique de la lecture. Une relation dynamique s'établit entre le lecteur, le texte et la contrainte. Nous examinons cette relation, en considérant que l'activité lectorale opère dans diverses conditions; que le texte est un objet sémiotique complexe ne se réduisant pas au seul réglage instancié; que la contrainte se manifeste sous plusieurs formes (indices, symboles, énoncés plus ou moins explicites), qui demandent la collaboration du lecteur pour être interprétées comme telles. Lire ou ne pas lire la contrainte, telle ne peut, donc, être la question. Car si le procédé balise de façon serrée l’écriture, nous ne pouvons en dire autant de la lecture; l’activité présente un certain degré d’autonomie vis-à-vis de l’inscription d’une contrainte. C'est du moins l'hypothèse que nous tentons d'étayer tout au long de ce travail de recherche.
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