Summary: | L’entraînement à la déviance, défini comme l’ensemble des processus sociaux qui facilitent les comportements déviants entre pairs, est associé à l’augmentation des problèmes de comportement pendant l’enfance et l’adolescence. Néanmoins, le peu d’études qui ont étudié ce concept chez les jeunes enfants est limité à plusieurs égards. Elles ont étudié uniquement le renforcement positif en tant que processus d’influence social et ont ignoré d’autres tels que le modelage ; elles n’ont pas identifié les rôles actifs ou passifs des participants au sein de l’interaction ; n’ont pas regardé sa contribution entre amis proches et ont utilisé uniquement des échantillons à risque.
Cette thèse apporte un portrait plus complet de l’entraînement à la déviance. En utilisant l’Étude longitudinale des jumeaux nouveau-nés du Québec, elle documente la prévalence du modelage et du renforcement positif – donnés et reçus – à l’âge de 6 ans, et la contribution concomitante des problèmes de comportement sur ces dimensions. De plus, elle examine la contribution de l’entraînement à la déviance sur l’augmentation des problèmes de comportement un an plus tard.
Les résultats de la première étude montrent que le modelage et le renforcement positif – donnés et reçus – sont prévalents et que les problèmes de comportement sont associés seulement aux dimensions données, révélant ainsi que l’entraînement à la déviance a lieu entre enfants déviants et non déviants. Les résultats de la deuxième étude indiquent que, au-delà des problèmes de comportement de base, seulement le modelage donné prédit une augmentation des problèmes de comportement un an après.
Cette thèse illustre que lorsque le niveau général des problèmes de comportement est bas, l’entraînement à la déviance n’est pas pratiqué uniquement par des enfants déviants. Elle indique également que les problèmes de comportement augmentent uniquement pour les enfants qui apportent un modelage de déviance. Ainsi, le niveau de risque des échantillons se révèle une variable importante dans l’étude de l’entraînement à la déviance. Les résultats s’avèrent aussi de grande utilité afin de mieux élaborer les programmes qui interviennent sur les affiliations entre pairs pour prévenir les conduites antisociales. Plusieurs limites des mesures doivent cependant être surmontées avant de proposer des conclusions solides.
=== Deviancy training, defined as the constellation of social processes which shape, encourage and promote deviant behaviours between peers, is associated with the increase in behaviour problems in both childhood and adolescence. The few studies which have examined deviancy training in childhood are however limited in several ways. They have only studied positive reinforcement as a social influence process and have ignored others such as modeling; they have not identified the roles children can take in the interaction, either being the training agent or the one receiving the training; they studied deviancy training between general peers and did not specifically consider friends’ contribution; and have used only at risk samples.
This thesis provides a more complete portrait of deviancy training. Using the longitudinal Quebec Newborn Twin Study, we document the prevalence of modeling and positive reinforcement – provided and received – at six years of age, as well as the concurrent contribution of behaviour problems on these dimensions. We also examined the contribution of deviancy training on the increase of behaviour problems a year later.
Results of the first study show that modeling and positive reinforcement – provided and received – are prevalent in this low-risk sample and that behaviour problems are associated only with provided dimensions, thus revealing that deviancy training takes place between deviant and non-deviant children. The second study indicates that, over and above initial behaviour problems, only provided modeling predicts an increase in behaviour problems a year later.
Our findings suggest that in low-risk contexts where overall levels of behaviour problems are low, deviancy training is not practiced between deviant peers but between deviant and non deviant children, and that behaviour problems only increase for those who provide deviant modeling. The level of risk in samples is therefore an important factor in deviancy training, as it could influence the degree of affiliation between deviant peers and the social promotion of deviant behaviour. These findings are useful for the design and implementation of programs that target peer affiliations as a way of preventing antisocial behaviour. The measurement weaknesses of the study would however need to be addressed before drawing solid conclusions.
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