Summary: | L'idée d'utiliser des fibres végétales naturelles comme renfort dans une matrice de polymère n'est pas tout à fait nouvelle, mais dans un contexte où le recours à des ressources renouvelables tend à devenir une priorité, elle est désormais considérée comme une voie prometteuse et doit poursuivre sa contribution aux objectifs de développement durable tout en continuant à répondre aux préoccupations environnementales. D'autant que des industriels ont déjà mis au point la production de composites renforcés de fibres végétales pour des applications ciblées. Ils s'efforcent donc d'élargir leurs marchés qui sont encore modestes. Seulement quelques dizaines de milliers de tonnes de fibres végétales sont intégrées aujourd'hui dans des composites, à comparer aux 2 millions de tonnes de fibres de renfort de synthèse utilisés par an [1].
Associer l’industrie du bois à celle des plastiques est un segment d'affaire qui peut permettre à l'industrie du bois de trouver des solutions adaptées à l’économie québécoise, en investissant dans la dans la recherche, l’innovation et la modernisation des équipements. Cela permet aussi d'accroître et de parfaire la production de produits tels que les panneaux à base de bois, les bois d’ingénierie, les bois-polymères, ainsi que d'autres produits à valeur ajoutée.
Le renforcement d’un polymère avec des fibres naturelles qui ne sont pas compatibles avec la matrice produira un matériau totalement différent. D’un point de vue mécanique en général, cette charge améliore certaines propriétés comme la résistance mécanique et au fluage. Néanmoins, qu’en est-il pour leurs propriétés thermophysiques (conductivité et diffusivité thermique) qui sont des paramètres aussi importants pour prédire les variations de température au cours d'un processus spécifique? En particulier, dans le cas de procédés où les matériaux vont subir un changement de phase (c’est le cas du rotomoulage par exemple), où un risque de dégradation thermique est toujours présent dû au long cycle de production. Ces propriétés suscitent donc beaucoup d’intérêts pratiques et théoriques. C’est la raison pour laquelle un grand nombre de ces travaux ont été réalisés dans ce domaine.
L’objectif principal de ce mémoire est de se confronter à certaines de ces difficultés pour tenter d’établir la relation entre le comportement thermique d’un composite bois-polymère et l’influence des paramètres tels que le taux de charges, l’orientation et le changement de température sur l’évolution des propriétés thermophysiques, et cela on déterminant les conductivités thermiques apparentes des composites étudiés et la création d’un modèle simplifié afin de simuler un cycle de rotomoulage, en tenant compte du changement de phase. On vise ici le rotomoulage comme procédé de mise en forme afin de simuler tous les phénomènes de transfert de chaleur, et cela pour un composite bois-polymère dont la variation des paramètres cités précédemment (taux de charge, l’orientation et la distribution de taille) sera maitrisée.
Dans un premier temps, le travail consiste donc à développer un modèle de simulation pour prédire le comportement thermique d’un composite bois-polymère. Par la suite, il faudra déterminer l’influence du taux de charge sur l’évolution des conductivités thermiques en fonction de la température, à l’état solide et à l’état fondu de la matrice polymère. Ceci se fera en comparant les résultats entre la simulation et les résultats expérimentaux.
La deuxième partie du projet consiste à prédire le comportement de ce composite avec un modèle thermique simplifié, pour un procédé de rotomoulage en tenant compte des paramètres essentiels et de voir aussi l’influence de toutes données qui peuvent être modifiées dans le but d’optimiser le cycle, de suivre l’évolution des températures dans les différentes couches de polymère/composite ainsi formé, au niveau du four et de l’air interne, de la température en chaque instant du cycle thermique, à différents temps de chauffe, etc.
La dernière partie de ce mémoire discutera de tous les résultats obtenus et de conclure sur la validité du modèle de simulation dans le cas des calculs de conductivités thermiques et la modélisation du cycle de rotomoulage.
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