Sang sucré, pouvoirs codés et médecine amère : diabète et processus de construction identitaire : Les dimensions socio-politiques du diabète chez les Innus de Pessamit
La thèse « Sang sucré, pouvoirs codés et médecine amère » est le résultat d’une démarche relevant de l’anthropologie médicale critique s’étant principalement déroulée dans la communauté Innue de Pessamit sur la Haute-Côte-Nord du Québec. Cette recherche vise initialement à répondre à cette première...
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Format: | Others |
Language: | Fr |
Published: |
Université Laval
2002
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Online Access: | http://www.theses.ulaval.ca/2002/19778/19778.html http://www.theses.ulaval.ca/2002/19778/19778.pdf |
Summary: | La thèse « Sang sucré, pouvoirs codés et médecine amère » est le résultat d’une démarche relevant de l’anthropologie médicale critique s’étant principalement déroulée dans la communauté Innue de Pessamit sur la Haute-Côte-Nord du Québec. Cette recherche vise initialement à répondre à cette première question : à quels facteurs peut-on attribuer les insuccès répétés des campagnes de prévention concernant le diabète en milieu autochtone? En particulier, elle cherche à jeter un nouvel éclairage sur l’avènement des conditions d’émergence de l’épidémie de diabète qui afflige un nombre grandissant de membres des Premières Nations. Cette thèse soutient que le développement de ce que la santé publique nomme des «facteurs de risque», fait d’avantage appel à l’émergence de nouvelles caractéristiques identitaires qui doivent être comprises dans le cadre du développement d’un mouvement de revendication et d’affirmation nationale qui est intimement lié à un long et fastidieux processus de décolonisation. Le postulat de départ ici veut qu’il soit utopique de chercher à comprendre les dynamiques qui animent le niveau local sans préalablement les situer dans le cadre du mouvement de mondialisation et de globalisation des marchés. Notre lecture met donc en évidence un ensemble de facteurs sociaux, politiques, économiques et culturels qui créent les conditions d’émergence et de développement du diabète, appréhendé bien sûr en tant que maladie par le monde biomédical, mais également et surtout en tant que «normalité» dans le milieu de vie des Autochtones. Nous démontrons, entre autres, que l’obésité est aujourd’hui en milieu innu, une réalité intégrée à un système complexe de codes identitaires porteurs de sens, permettant l’inclusion et l’exclusion des acteurs de la société. En prenant en considération les niveaux « micro » et « macro », cette thèse met en lumière qu’à un niveau intermédiaire « méso », État colonial et «colonisés» se sont mutuellement dotés de systèmes de contrôle puissants assurant l’exercice et l’application du pouvoir au quotidien. Et c’est en prenant en considération ces forces vives en jeu dans la société autochtone moderne que cette thèse apporte un nouvel éclairage sur une question de fond qui intéresse tout particulièrement les milieux de la santé publique : pourquoi les campagnes de prévention primaire, secondaire et tertiaire de la santé publique en milieu autochtone se butent-elles constamment à d’importants insuccès et ce malgré l’injection d’importants investissements humains, scientifiques et budgétaires ? |
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