Summary: | Ce mémoire cherche à faire le point sur les concepts d'autodétermination et d'autonomie dans la littérature mexicaine et à intégrer une analyse critique de l'État dans l'étude de la construction de l'autonomie des peuples indigènes. Il s'agit d'un apport théorique s'attardant à l'évolution du concept d'autonomie et de ses multiples formes conceptuelles pour mettre en contraste la perspective institutionnelle de reconnaissance par l'État du droit des peuples indigènes et l'autogestion. Précisément, ce mémoire s'intéresse aux différentes manières de penser le concept d'autonomie des peuples indigènes tout en essayant de dépasser une vision centrée sur le rôle de l'État dans la reconnaissance de cette autonomie. Le défi est alors de remettre en question la centralité de l'État dans le but de penser une autonomie qui puisse dépasser les modèles traditionnellement étato-centristes. Il s'agit de chercher à dépasser la limite conceptuelle qui présume que l'autonomie doit découler d'une concession de l'État et qu'elle ne peut naître et se consolider sous la forme d'un projet autonome. Pour se faire, le recours aux théories anarchistes permet une base conceptuelle et théorique riche en réflexion. Pour mettre en contexte cette remise en question de l'État et lui donner vie tant dans la théorie que dans la pratique, ce mémoire se penche sur l'étude du cas de la Police communautaire et de la Coordination régionale des autorités communautaires (CRAC) de l'État de Guerrero, au sud du Mexique. L'analyse de ce système communautaire de sécurité, d'impartition de la justice et de rééducation nous permet d'approfondir les avancées, limites et contradictions de cette reconceptualisation.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Peuples indigènes, Mexique, Police communautaire, Autodétermination, Autonomie, Autogestion, Anarchisme.
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