Vie et mort du miasme courbétain : Gustave Courbet et la révolution olfactive

Ce mémoire offre une relecture de la réception que connurent Gustave Courbet (1819-1877) et son œuvre, dit réaliste, sur la scène artistique parisienne de la seconde moitié du XIXe siècle, et ce, à l'aune de la nouvelle réalité olfactive de cette époque. En effet, depuis la fin du XVIIIe siècle...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Venne, Andrée-Anne
Format: Others
Published: 2013
Subjects:
Online Access:http://www.archipel.uqam.ca/5715/1/M12829.pdf
Description
Summary:Ce mémoire offre une relecture de la réception que connurent Gustave Courbet (1819-1877) et son œuvre, dit réaliste, sur la scène artistique parisienne de la seconde moitié du XIXe siècle, et ce, à l'aune de la nouvelle réalité olfactive de cette époque. En effet, depuis la fin du XVIIIe siècle, la place et le rôle des odeurs dans la société française changèrent considérablement. La relation que les Français, et plus particulièrement les Parisiens, entretenaient avec les effluves nauséabondes passa d'une relative indifférence, à une reconnaissance, puis à la crainte de ces miasmes qui conduisit ultimement à une désodorisation profonde de la société occidentale. Inspirée par les méthodes développées par une histoire culturelle du sensible, issues principalement des travaux de l'historien français Alain Corbin, nous avons choisi d'analyser une grande partie de la production de Courbet, ainsi que des nombreuses caricatures dont il fut l'objet, pour mettre de l'avant l'analogie qui existait, selon nous, entre le parcours de l'artiste et les différentes étapes de la révolution olfactive. Pour ce faire, nous avons choisi de diviser notre mémoire en trois grandes parties, chacune traitant d'un stade de l'évolution de la perception olfactive de Courbet. Dans un premier temps, nous verrons donc comment le jeune artiste du début des années 1840 fut relativement ignoré par le public bourgeois parisien, aux yeux duquel il souhaitait faire connaître sa peinture, alors qu'à la même époque, ce même public commençait à s'inquiéter de la question des odeurs qui empestaient l'air parisien. Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons à la reconnaissance critique et populaire qui entoura les envois de Courbet au Salon à partir de 1850, ainsi qu'à la crainte que suscita rapidement cette nouvelle peinture « réaliste ». Finalement, nous verrons comment la société parisienne des années 1870 entreprit de se débarrasser du peintre, qui devenait une figure franchement gênante et indésirable, surtout à la suite de son implication politique dans la Commune de Paris. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Gustave Courbet, révolution olfactive, France, XIXe siècle, histoire culturelle.