Summary: | Dans ce mémoire nous avons tenté de comprendre comment l'être-en-commun (ou la communauté) implique un être-hors-de-soi de chaque individu de telle sorte qu'aucune communauté ne puisse se désigner par l'appartenance? Deux auteurs sont au fondement de la démonstration soit Heidegger et Bataille puisque l'horizon philosophique sur lequel se profile notre démarche est la question heideggérienne de l'oubli de l'être et l'idée d'impossible communauté positive développée par Bataille. Heidegger nous permet de relever que l'être-en-commun n'est pas un sujet, mais un (état étant) un être, un acte où il importe de faire exister l'avec (de l'être-avec ou de l'être-ensemble) en étant en commun. Ce n'est donc pas sur le mode du transitif, mais par opposition, celui de l'intransitif (la communauté en tant que mouvement toujours déjà-là et toujours en formation) qu'il faut rendre compte de la catégorie de la communauté. Bataille nous permet d'insister sur l'idée que l'être-en-commun implique une proximité dans la distance (puisque l'être-avec présuppose nécessairement un être-hors-de-soi) qui ne peut se dévoiler que par le travail du négatif de sorte que la communauté est ce qui constitue l'homme sans jamais lui appartenir et sans jamais pouvoir se désigner comme sujet substantiel car la singularité caractérisant le sujet retire son être (qui est perpétuellement réinvesti de l'autre et du monde) à toute identité. Notre démonstration nous emmène à conclure que la communauté est ce qui constitue originellement et quotidiennement la réalité commune des êtres humains sans que jamais pourtant elle ne puisse leur être dévoilée par cela même que c'est une structure négative désavouant toute liaison substantive car se manifestant par l'être-hors-de-soi.
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