Trace, empreinte, collecte : les formes d'inscription du corps de l'artiste dans la ville dans un contexte de mobilité
Cette recherche vise à montrer que, dans le contexte actuel d'une mobilité croissante, les artistes développent un nouveau rapport à la ville marqué par un déplacement de la figure moderne du flâneur vers ce que nous appelons la figure contemporaine du marcheur. Notre démonstration s'appui...
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ndltd-LACETR-oai-collectionscanada.gc.ca-QMUQ.41312013-10-04T04:04:42Z Trace, empreinte, collecte : les formes d'inscription du corps de l'artiste dans la ville dans un contexte de mobilité Barnabé, Catherine Alÿs Francis 1959- Boyer Gilbert 1951- Orozco Gabriel 1962- Promenade Ville Cette recherche vise à montrer que, dans le contexte actuel d'une mobilité croissante, les artistes développent un nouveau rapport à la ville marqué par un déplacement de la figure moderne du flâneur vers ce que nous appelons la figure contemporaine du marcheur. Notre démonstration s'appuie sur trois artistes : Francis Alÿs, Gabriel Orozco et Gilbert Boyer. Si la modernité identifiait le flâneur comme paradigme de la mobilité des villes, le contexte contemporain appelle à une réévaluation de cette figure. Les pratiques artistiques de la mobilité se définiraient comme création où l'artiste se met en autoreprésentation. Le corps devient le point de départ, le centre et le matériau de l'œuvre qui, en pleine action, en plein mouvement, se redéfinit sans cesse. Partant des travaux de Walter Benjamin, la figure du flâneur est reconsidérée à la lumière d'auteurs contemporains (Régine Robin, Thierry Davila, Michel de Certeau) qui ont soulevé la nécessité de la redéfinir. C'est par une analyse des œuvres que la marche se révèle comme un véritable geste artistique qui intègre le quotidien. Nous étudions ensuite le contexte dans lequel ces pratiques artistiques prennent forme : l'hétérogénéité de la ville et ce que Marc Augé a nommé la surmodernité. En marchant, les artistes transforment potentiellement les non-lieux caractérisés par l'éphémère, le mouvement, l'absence de récit et de mémoire, en des lieux au sens anthropologique du terme. Si ces caractéristiques de la ville représentaient pour le flâneur le moyen de disparaître dans la foule, elles représentent aujourd'hui pour les artistes la possibilité de s'inscrire dans l'espace. Pour étudier cette transformation, nous identifions et analysons trois formes d'inscription : la trace, l'empreinte et la collecte. Celles-ci nous amènent à envisager, non seulement un nouveau rapport à l'espace, mais aussi au temps. La trace marque le parcours de l'artiste et établit un lien avec la mémoire de la ville. L'empreinte capte le parcours de l'artiste et en permet une reconstitution poétique. La collecte déplace les fragments de la ville et permet de constituer une archive des promenades et de mettre en jeu différentes expériences anachroniques du temps : le temps de la marche, le temps du passage, le temps de l'exposition. Ce nouveau rapport à la ville au « ras du sol » qui caractérise le marcheur contemporain instaure donc un nouveau rapport à l'espace, hétérogène, et au temps, anachronique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : art et ville, flânerie, marche, Francis Alÿs, Gabriel Orozco, Gilbert Boyer 2010-12 Mémoire accepté NonPeerReviewed application/pdf http://www.archipel.uqam.ca/4131/1/M12108.pdf Barnabé, Catherine (2010). « Trace, empreinte, collecte : les formes d'inscription du corps de l'artiste dans la ville dans un contexte de mobilité » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études des arts. http://www.archipel.uqam.ca/4131/ |
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Cette recherche vise à montrer que, dans le contexte actuel d'une mobilité croissante, les artistes développent un nouveau rapport à la ville marqué par un déplacement de la figure moderne du flâneur vers ce que nous appelons la figure contemporaine du marcheur. Notre démonstration s'appuie sur trois artistes : Francis Alÿs, Gabriel Orozco et Gilbert Boyer. Si la modernité identifiait le flâneur comme paradigme de la mobilité des villes, le contexte contemporain appelle à une réévaluation de cette figure. Les pratiques artistiques de la mobilité se définiraient comme création où l'artiste se met en autoreprésentation. Le corps devient le point de départ, le centre et le matériau de l'œuvre qui, en pleine action, en plein mouvement, se redéfinit sans cesse. Partant des travaux de Walter Benjamin, la figure du flâneur est reconsidérée à la lumière d'auteurs contemporains (Régine Robin, Thierry Davila, Michel de Certeau) qui ont soulevé la nécessité de la redéfinir. C'est par une analyse des œuvres que la marche se révèle comme un véritable geste artistique qui intègre le quotidien. Nous étudions ensuite le contexte dans lequel ces pratiques artistiques prennent forme : l'hétérogénéité de la ville et ce que Marc Augé a nommé la surmodernité. En marchant, les artistes transforment potentiellement les non-lieux caractérisés par l'éphémère, le mouvement, l'absence de récit et de mémoire, en des lieux au sens anthropologique du terme. Si ces caractéristiques de la ville représentaient pour le flâneur le moyen de disparaître dans la foule, elles représentent aujourd'hui pour les artistes la possibilité de s'inscrire dans l'espace. Pour étudier cette transformation, nous identifions et analysons trois formes d'inscription : la trace, l'empreinte et la collecte. Celles-ci nous amènent à envisager, non seulement un nouveau rapport à l'espace, mais aussi au temps. La trace marque le parcours de l'artiste et établit un lien avec la mémoire de la ville. L'empreinte capte le parcours de l'artiste et en permet une reconstitution poétique. La collecte déplace les fragments de la ville et permet de constituer une archive des promenades et de mettre en jeu différentes expériences anachroniques du temps : le temps de la marche, le temps du passage, le temps de l'exposition. Ce nouveau rapport à la ville au « ras du sol » qui caractérise le marcheur contemporain instaure donc un nouveau rapport à l'espace, hétérogène, et au temps, anachronique.
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