Summary: | Les changements de l'intensité et de la fréquence des extrêmes hydro-climatiques peuvent avoir des impacts significatifs sur les secteurs liés aux ressources en eau. Il est donc nécessaire d'évaluer leur vulnérabilité face aux changements climatiques. Cette étude porte sur l'estimation des changements de la fréquence et l'amplitude des événements de précipitations extrêmes au Canada en utilisant un ensemble de dix simulations de 30 ans effectuées avec le Modèle Régional Canadien du Climat (MRCC), pour une période de référence (1961-1990) et une période future (2040-2071). Les simulations futures utilisent le scénario A2 du SRES. Deux méthodes sont utilisées dans cette étude, avec l'hypothèse de stationnarité tranche de temps (en anglais «time-slice stationarity assumption»): Analyse Fréquentielle Régionale (RFA pour «Regional Frequency Analysis»), qui s'opère à l'échelle des unités statistiquement homogènes des régions climatiques prédéfinies, avec la possibilité de réduction au niveau du point de grille et l'analyse individuelle de point de grille (GBA pour «Grid-box analysis»). Des données d'observations réhabilitées et homogénéisées de 495 stations situées partout au Canada sont utilisées pour vérifier l'homogénéité statistique des régions climatiques canadiennes. Ces données sont également utilisées pour sélectionner la distribution régionale la plus appropriée parmi les cinq distributions candidates aux trois paramètres de la modélisation observée de l, 2, 3, 5, 7 et 10 jours AM (AM pour «Annual Maxima») de la quantité de précipitations (i.e. les extrêmes d'un seul jour et de plusieurs jours), survenues entre les mois d'avril et de septembre, pour la période de 30 ans allant de 1961 à 1990. Les distributions candidates sont les suivantes: la distribution des valeurs extrêmes généralisées (GEV pour «General Extreme Value»), Pareto généralisée (GPA pour «Generalized Pareto»), Logistique généralisée (GLO pour «Generalized Logistic»), Pearson Type 3 (PE3 pour «Pearson Type 3») et Normal généralisée (GNO pour «Generalized Normal»). La validation du modèle de simulation pour les périodes de retour de 20,50 et 100 ans des précipitations extrêmes d'une et de plusieurs journées en comparaison avec les observations durant la période 1961-1990 en utilisant les méthodes de RFA et GBA suggèrent une sous-estimation du MRCC pour une grande partie du Canada. Toutefois, le MRCC a tendance à surestimer légèrement sur la région de YUKON. Les changements de l'amplitude et la fréquence des précipitations extrêmes d'un seul jour et de plusieurs jours au Canada sont estimés en utilisant les deux méthodes, celle de RFA et de GBA. Une estimation d'incertitude sous la forme d'intervalles de confiance des 20, 50 et 100 ans de périodes de retour à l'échelle régionale des cinq paires de simulations de la période de référence et celle du future est effectuée en utilisant la méthode de bootstrap vectoriel (en anglais «nonparametric vector bootstrap resampling method») et ensuite exprimé sous forme d'intervalle de confiance. Les résultats de l'étude ont des implications fortes pour des projets liés à la conception et la gestion des ressources en eau et pour estimer la durabilité des infrastructures existantes dans un climat changeant.
______________________________________________________________________________
|