Summary: | Les fans représentent un vecteur financier important pour les organisations sportives professionnelles et amateurs. Ces consommateurs ne naissent pas fans mais le deviennent. De plus, il arrive que certains d'entre eux finissent même par briser la relation qu'ils entretenaient avec l'équipe adulée. Le processus qui amène une personne à devenir ce que l'on appelle communément un fan, à savoir une personne hautement attachée à une équipe de sport dans le cas qui nous intéresse, est largement documenté en marketing sportif. De nombreux chercheurs se sont intéressés à comprendre les facteurs d'identification à une équipe de sport (Campbell, Aiken et Kent, 2004; Crawford, 2004; Funk et James, 2001 ; Gladden et Funk, 2001; Wann et al., 2006).
Cependant, les études s'intéressant aux processus de défanatisation sont beaucoup plus rares, qui plus est empiriques. Quelques chercheurs (Crawford, 2004; Funk et James, 2001; Jones, 2000; Pimentel et Reynolds, 2004) ont évoqué le processus de défanatisation, cheminement emprunté par une personne pour se détacher de l'équipe suivie dans le cas qui nous intéresse. Cependant, il semblerait que le fan soit principalement cantonné à demeurer attaché à l'équipe. Seul Hyatt (2007) s'est intéressé à la défanatisation mais dans un contexte trop spécifique, celui de la relocalisation d'une équipe professionnelle. Le fait de pouvoir cheminer inversement et se détacher de l'équipe est trop peu évoqué. Ce processus, que nous appelons défanatisalion est pourtant une réalité qui étrangement demeure peu documentée. La présente recherche vise donc à combler certains vides observés dans la littérature avec deux objectifs: 1/ la mise en évidence des facteurs qui interviennent tout au long du processus de défanatisation et 2/ la description du processus de défanatisation. Pour atteindre ces deux objectifs et répondre à ces questionnements, une étude qualitative a été réalisée auprès de fans en déclin d'une équipe de la Ligue junior de majeur de hockey du Québec, les Saguenéens de Chicoutimi. Dix-neuf participants ont été interrogés sur une période d'une année, de mai 2007 à avril 2008. La méthodologie du récit de vie fut choisie parce qu'elle permettait de couvrir de longues périodes, de clarifier les souvenirs et d'impliquer directement les participants à l'étude (Atkinson, 1998; Bertaux, 2005). Les résultats ont permis de mettre en évidence trois types d'événements (prédisposants, accélérants et atténuants) intervenant tout au long du processus de défanatisation. L'analyse a également permis de faire ressortir une typologie formée de quatre types de processus de défanatisation: rapide avec dissolution, lent avec dissolution, rapide sans dissolution et lent sans dissolution. Finalement, un modèle général de défanatisation a été conceptualisé. L'étude jette donc un éclairage nouveau et intéressant sur le processus de défanatisation, phénomène peu étudié en marketing sportif. Elle est la « première » à conceptualiser empiriquement ce phénomène et plante le décor pour de futures recherches. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Fan, Marketing sportif, Marketing relationnel, Défanatisation.
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