Summary: | Cette thèse, rédigée sous la forme de trois essais formant un ensemble, a pour objectif d'expliciter le fondement humaniste et existentiel du phénomène de l'appartenance. Le premier essai, intitulé Habiter, Demeurer, Appartenir, développe la dialectique entre l'acte d'appartenir et celui de demeurer, au sein de la notion plus vaste de l'habiter. L'essai explore l'intime interrelation entre l'acte d'habiter une maison, qui renvoie au fait de demeurer, et l'acte d'habiter avec la maisonnée qui relève proprement de l'appartenance. Intitulé Chez-soi et Chez-nous. Figures habitées de l'appartenance, le second essai, exploite le thème de l'appartenance par le mode d'habitation des lieux. Proposant une distinction entre l'expérience de se sentir chez-soi et celle de se sentir chez-nous, l'essai en développe les aspects spatiaux, relationnels, mythiques et identitaires, pour finalement présenter l'appartenance comme étant à l'articulation de la verticalité du chez-soi et de l'horizontalité du chez-nous. Cette nouvelle perspective conduira à dégager certaines pathologies de l'appartenance. Le troisième essai, intitulé Deux modes de l'appartenance, commence par une critique du point de vue naturaliste dominant sur l'appartenance. La critique porte sur le risque d'aliénation existentielle et sur la négligence de l'altérité propre à cette conception qui limite l'appartenance à une attribution catégorielle fondée sur le partage d'attributs similaires. L'essai propose une définition et une caractérisation existentielle de l'appartenance, conçue comme une condition ontologique de l'être humain et en tant qu'une relation participative entre une personne et une unité englobante. La conception proposée se fonde sur une éthique du vivre-ensemble qui veut contrer la tendance actuelle marquée par une vision individualiste d'appropriation et de catégorisation. Pour conclure, le phénomène de l'appartenance est également interrogé sous ces deux formes discursives: « j'appartiens à ... » et « cela m'appartient ».
L'appartenance sera finalement définie comme étant le rapprochement équilibré des horizons de l'expérience personnelle et de l'expérience collective au sein d'une communauté, qui se réalise par une double articulation, premièrement, celle de la rencontre de l'horizon de notre espace vécu avec l'horizon des lieux collectifs, puis, deuxièmement, celle de la rencontre de l'horizon de nos récits personnels avec l'horizon mythique du récit collectif identitaire qui fonde les communautés auxquelles nous appartenons.
|