Summary: | Nous dégageons dans ce mémoire les limites de l'utilisation du concept de narcissisme au sein de la sociologie et plus particulièrement dans les livres La culture du narcissisme de Christopher Lasch et L'ère du vide de Gilles Lipovetsky. Pour ce faire, nous avons retracé l'évolution du concept de narcissisme dans la psychanalyse freudienne ainsi que la psychanalyse américaine s'inspirant de la réforme hartmannienne. Nous sommes parties du fait qu'il existe une certaine méprise concernant l'acception de ce concept au sein de thèses sociologiques et avons illustré cela par une analyse des auteurs précités. Que ce soit dans la conceptualisation freudienne du phénomène du narcissisme; l'encadrant d'abord par du sexuel, ensuite dans les avatars que le moi subit ou bien les thèses hartmanniennes, kernbergiennes et kohutiennes mettant l'accent sur le soi, le concept de narcissisme demeure un concept fortement déterminé par la psychanalyse et en conséquence exige que l'on s'y réfère adéquatement. Nous avons ainsi découvert que Lasch opère plusieurs glissements conceptuels entre l'acception freudienne et l'acception postfreudienne, rendant sa thèse confuse. Quant à Lipovetsky, nous avons montré que parce qu'il occulte le dispositif psychanalytique, il ne peut comprendre la portée même de sa thèse sur le narcissisme de l'individu postmoderne. Ce mémoire parcourt ainsi le concept de narcissisme dans le cadre du premier et du deuxième dualisme pulsionnel, de la réforme hartmannienne mettant l'accent sur le narcissisme comme investissement libidinal du soi, du narcissisme tel que Green le conçoit et finalement, ce voyage conceptuel culmine dans une analyse des thèses laschiennes et lipovetskiennes sur le narcissisme de l'individu du 20ième siècle. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Narcissisme, Premier dualisme pulsionnel, Deuxième dualisme pulsionnel, Postmodernité, Freud, Hartmann, Kernberg, Kohut, Green Lasch, Lipovetsky.
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