Au-delà de l'intérêt national : une étude sociologique des politiques étrangères française et canadienne dans la crise du Kosovo
L'intervention militaire au Kosovo conduite dans le cadre de l'opération « Force alliée » est souvent présentée comme une rupture vis-à-vis de la pratique traditionnelle des États en matière de politique étrangère: une guerre humanitaire et morale dont les intérêts nationaux seraient, sino...
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Dirigeant politique Guerre au Kosovo (1998-1999) Intérêt national Intervention militaire Politique étrangère Sociologie politique Théorie du choix rationnel Canada France Morin, David Au-delà de l'intérêt national : une étude sociologique des politiques étrangères française et canadienne dans la crise du Kosovo |
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L'intervention militaire au Kosovo conduite dans le cadre de l'opération « Force alliée » est souvent présentée comme une rupture vis-à-vis de la pratique traditionnelle des États en matière de politique étrangère: une guerre humanitaire et morale dont les intérêts nationaux seraient, sinon absents, à tout le moins secondaires dans les motivations des décideurs. Cette recherche revient sur cet épisode marquant des relations internationales en s'efforçant de comprendre une décision de politique étrangère, celle prise par la France et le Canada de participer à cette intervention. Quel est le sens, la signification de cet évènement au regard de la politique étrangère de ces deux pays? Quels indices nous donne-t-elle sur son évolution? En quoi la guerre du Kosovo a-t-elle contribué à améliorer notre compréhension du processus de décision au Canada et en France? Y a-t-elle seulement contribué? En guise de réponse, cette recherche tente de vérifier l'hypothèse selon laquelle le concept d'intérêt national reste pertinent dans le champ de la politique étrangère, à la fois pour comprendre le comportement d'une partie des élites dirigeantes mais également celui d'une partie des gouvernés. Non pas qu'il soit possible de déterminer un intérêt national objectif et rationnel à partir duquel on juge les décisions prises par les États. En revanche, existe l'idée d'intérêt national en tant que concept structurant au niveau du discours et de la pratique en politique étrangère. Encore trop peu exploré dans les travaux de langue française, cette recherche s'interroge sur les outils conceptuels à disposition du chercheur pour appréhender l'objet politique étrangère aujourd'hui. En prenant pour point de départ un triple questionnement -par qui, pourquoi et comment la politique étrangère est-elle construite -cette thèse tente de mettre en dialogue les approches classiques de la décision (réalisme, analyses décisionnelles) et celles s'inscrivant dans ce qu'il est coutume d'appeler le tournant sociologique des Relations internationales (transnationalisme, constructivisme) et propose l'élaboration d'un cadre d'analyse original. De ce point de vue, le cas étudié confirme que les premières offrent des outils tout à fait pertinents, mais qu'elles auraient avantage à mettre ceux-ci plus en lien avec les pistes interprétatives ouvertes par les secondes. Au
« qui », cette étude montre que la décision dans ce champ est indissociable du cadre mondial dans lequel elle s'insère et qu'il n'est plus possible pour les acteurs traditionnels de faire fi de l'émergence d'autres acteurs, non étatiques le plus souvent. Il n'en reste pas moins qu'au vu des efforts déployés par les « professionnels de l'État » pour conserver le contrôle de la gestion de la crise, le sentiment qui prédomine est que l'hypothèse du monopole traditionnel de l'exécutif en politique étrangère n'a pas complètement disparu. Au « pourquoi », cette démarche consent à une complexification des logiques qui, loin de répondre à la seule poursuite égoïste d'intérêts collectifs et/ou individuels, mettent en jeu des valeurs, des normes, des cultures et des identités propres et distinctes, qui agissent non pas comme des variables individuelles mais aussi comme des « standards holistes ». A cet égard, la dichotomie classique entre politiques et bureaucrates reste, malgré des différences importantes en France et au Canada, un point de départ valable pour comprendre le fonctionnement du noyau décisionnel dans les deux États. Enfin, au « comment », cette recherche montre que la décision est avant tout une construction et un processus complexe, au sein duquel intérêts et identités se mêlent, et où le langage tout comme les rapports de pouvoir symbolique jouent un rôle essentiel. Dans cette perspective, malgré de nombreux points communs entre la France et au Canada, cette recherche s'arrête surtout sur ce qui les distingue, ce qui dans la perspective d'une réflexion plus globale sur l'évolution des politiques étrangères dans le système mondial, est riche d'enseignements. |
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