Summary: | L'objectif de ma recherche était de comparer l'intégration et l'adaptation des Iraniens du Québec et ceux qui ont choisi de s'établir en Ontario, précisément à Toronto. Une analyse des causes et des conditions d'immigration de cette diaspora nous a permis d'abord d'éclairer le choix d'immigrer. Puis la comparaison a été établie à partir de données recueillies selon deux techniques: des questionnaires fermés remplis par une centaine d'Iraniens des deux villes, et des entrevues en profondeur menées auprès d'un nombre plus restreint de personnes, soit une vingtaine. À la lumière de ces résultats, quelques éléments d'interprétation paraissent significatifs. Une adaptation réussie passe avant tout par une adaptation fonctionnelle (reconnaissance des acquis professionnels et insertion sur le marché du travail) qui assure un minimum de sécurité économique, laquelle permet par la suite d'effectuer les autres phases de l'adaptation. Or, il est clair qu'à Toronto les immigrants Iraniens ont davantage réussi leur adaptation fonctionnelle (90% des répondants ont un emploi qu'ils jugent satisfaisant à Toronto par rapport à 70% au Québec). Certaines lacunes peuvent être décelées, comme l'absence d'une communauté iranienne organisée au Québec et le rôle du gouvernement québécois qui ne paraît pas assez prépondérant en ce qui concerne l'adaptation de ces immigrants. Il est clair que la reconnaissance des acquis professionnels est beaucoup plus difficile à obtenir au Québec. Les équivalences universitaires sont en majorité obtenues à la baisse au Québec comparé à Toronto. Les Iraniens au Québec ont pour la plupart une formation académique poussée, mais leurs connaissances et leur compétence ne sont pas reconnues et ils sont de ce fait découragés (67% des Iraniens au chômage qui ont été interrogés au Québec ont une formation universitaire alors qu'à Toronto 40% des Iraniens qui ne travaillent pas sont des universitaires). Ce phénomène ne favorise pas l'adaptation professionnelle des Iraniens au Québec et amplifie leurs difficultés. Par ailleurs, le gouvernement devrait davantage miser sur l'impact et le rôle positif que pourraient jouer les pionniers dans l'adaptation des nouveaux immigrants en veillant à la mise en place d'une infrastructure d'aide. En favorisant l'entraide par la communauté iranienne elle-même grâce à des moyens adéquats, le gouvernement faciliterait ainsi le processus d'intégration au lieu d'agir à titre palliatif quand l'isolement des immigrants est déjà chose faite.
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