Summary: | Le Coran et la Sunna (la tradition du prophète Muḥammad) relatée dans les aḥâdîth (les traditions orales du Prophète) représentent la source éternelle d’inspiration et de savoir à laquelle les Musulmans se réfèrent pour agir, réagir et interagir. Par le fait même, tout au long de l’histoire musulmane, ces sources sacrées ont été à la base des relations des Musulmans avec autrui, incluant les Chrétiens. Les trois éléments majeurs de différenciation entre l’islam et le christianisme sont : la nature divine de Jésus, la trinité ainsi que la crucifixion et la mort de Jésus sur la croix. La position tranchée du Coran quant aux deux premiers points ne laisse place à aucun débat académique. Cependant, l’ambiguïté du texte coranique quant à la crucifixion de Jésus et sa mort a favorisé de nombreux débats entre mufassirûn (les exégètes du Coran). Cette thèse est une analyse textuelle des deux passages coraniques qui traitent de cette troisième différence. Pour cette étude textuelle et intertextuelle, les tafâsîr (interprétations du Coran) de huit mufassirûn appartenant à différentes madhâhib (écoles d’interprétation) et périodes de l’histoire des relations musulmanes-chrétiennes sont utilisés en combinaison avec certaines approches et méthodes récentes telles que : historico-critique et critique rédactionnelle. De plus, trois nouvelles théories développées dans la thèse enrichissent les outils herméneutiques de la recherche : la « théorie des cinq couches de sens », la « théorie des messages coraniques doubles » et la « théorie de la nature humaine tripartite ». À la lumière de ces théories et méthodes, il apparaît que l’ambiguïté coranique au sujet de la crucifixion et de la mort de Jésus est une invitation claire de la part du Coran incitant les Musulmans et les Chrétiens à vivre avec cette ambiguïté insoluble. La conclusion de cette thèse contribue directement à de meilleures relations musulmanes-chrétiennes, renforçant l’appel coranique (Coran 3:64, 103) à ces deux communautés leurs demandant de se cramponner aux points communs majeurs, d’intégrer leurs différences mineures et de consacrer leurs énergies pour une vie harmonieuse entre eux et laisser le reste dans les mains du Dieu qu’ils ont en commun. === The Qur’ân, together with the sunnah (tradition) of the Prophet Muḥammad recounted in aḥâdîth (oral traditions of the Prophet), form the eternal source of inspiration and knowledge upon which the Muslim communities have acted and reacted to, as well as interacted with. Externally, their relations with many others, including Christians, have followed the same dynamics, as seen in the mirror of the Qur’ân and its interpretations. The topics of the divine nature of Jesus, the trinity, and the crucifixion of Jesus and his death on the cross, have been commonly considered the three main theological points of disagreement between Muslims and Christians. The Qur’ân’s clear position vis-à-vis the first two points do not leave any space for scholarly debates. However, despite Muslims’ actual consensus on denying Jesus’ crucifixion and death, the Qur’ânic ambiguous image of Jesus’ last day on earth has caused many discussions among mufassirûn (exegetes of the Qur’ân). This thesis is a textual analysis of the two Qur’ânic passages on this debated point of difference. For this textual and intertextual study, the tafâsîr (interpretations of the Qur’ân) of eight mufassirûn belonging to different madhâhib (schools of interpretation) from various periods in the history of Muslim-Christian relations are used in combination with recent textual approaches and methods such as: historico-citical and redaction critical. In addition, three new theories developed within this dissertation complete the hermeneutical tools employed for this research: the “theory of five layers of meaning,” the “theory of double messages of the Qur’ân,” and the “theory of humans’ tripartite nature.” In the light of these theories and methods, it emerges that the Qur’ânic ambiguity on Jesus’ crucifixion and death may well be the Qur’ân’s own invitation to Muslims and Christians to live with that unresolvable ambiguity. This dissertation’s conclusion thus contributes directly to better Muslim-Christian relations, reinforcing the Qur’ânic call to both Muslims and Christians (Qur’ân 3:64, 103) to focus on major common points, to embrace minor differences, and to spend their energy on what might have a positive impact on their harmonious co-habitation, abandoning the rest in the hands of God in whom both believe.
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