Trouble mentaux graves, toxicomanie et violence : étude qualitative du point de vue des personnes contrevenantes

Cette thèse pose un premier regard sur l’expérience subjective de la violence manifestée par les individus atteints d’un trouble de santé mentale grave et persistant et d’un trouble lié à une substance. À partir d’une recension des écrits, elle présente, dans le premier chapitre, une adaptation des...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Poullot, Perrine
Other Authors: Lafortune, Denis
Language:fr
Published: 2011
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/1866/5058
Description
Summary:Cette thèse pose un premier regard sur l’expérience subjective de la violence manifestée par les individus atteints d’un trouble de santé mentale grave et persistant et d’un trouble lié à une substance. À partir d’une recension des écrits, elle présente, dans le premier chapitre, une adaptation des volets psychopharmacologique et économico-compulsif du modèle tripartite de Goldstein (1985), à la population aux prises avec une telle comorbidité. Dans les deuxième et troisième chapitres, elle présente l’analyse qualitative d’une série d’entrevues effectuées auprès de détenus incarcérés dans une unité de santé mentale d’un pénitencier canadien pour cause de délits violents. Elle explore, dans ces chapitres, les représentations de l’influence de la consommation sur les différentes sphères de la vie de ces détenus ainsi que l’importance qu’ils attribuent à celles-ci quant au passage à l’acte responsable de leur incarcération. L’analyse démontre que presque la moitié des personnes interrogées attribue la responsabilité du délit violent aux effets directs de la substance sur les symptômes liés à la maladie mentale ou aux effets directs de celle-ci sur leur comportement et leurs cognitions. Les autres attribuent plutôt la responsabilité de leur acte violent à la détérioration de leur fonctionnement psychosocial (c’està- dire à leur incapacité graduelle à maintenir un emploi, à se nourrir, se loger et à entretenir des relations sociales, amoureuses ou familiales), qui résulte des conséquences sociales et économiques associées à l’usage répétitif et/ou excessif de substances intoxicantes. À la lumière de ces résultats, le deuxième chapitre vérifie l’applicabilité du volet psychopharmacologique à cette population, et le troisième, celle du volet économico-compulsif. Les trois chapitres de cette thèse sont présentés sous forme d’articles scientifiques. === This thesis offers a first look at the subjective experience of violent behaviour manifested by individuals who present a severe mental disorder and a substance abuse disorder. The first chapter presents an adaptation of Goldstein’s psychopharmacological and economic-compulsive models (1985), based on a literature review. The second and third chapter present a qualitative analysis of a series of interviews conducted with mentally disordered offenders from a Canadian penitentiary who are incarcerated for violent crimes. These chapters explore the inmates’ perceptions of the influence of the substance abuse on the various aspects of their lives and of its contribution in the realization of their crime. The results show that almost half of the subjects were of the opinion that their violent crime resulted from the direct influence of the substance abuse on their mental illness, on their behaviour or on their cognitions. The others attributed the responsibility of their violent crime to the gradual deterioration of their general psychosocial functioning (meaning their gradual inability to hold a job, to feed themselves, to maintain housing accommodations, as well as social, familial and love relationships) that results from the social and economical consequences of substance abuse. Based on these results, the second and third chapter discuss the applicability of the psychopharmacological and economiccompulsive models to this population. All three chapters are presented in the form of a scientific article.