Summary: | L’ethnographie de la détention frontalière en France se penche sur le phénomène des migrations transnationales et sur le gouvernement des frontières qui y répond, à travers des pratiques d’enfermement et d’expulsion des étrangers dans une « zone d’attente » aéroportuaire. La construction des camps d’étrangers, dont relève ce terrain, témoigne de nouvelles distributions du pouvoir qui passent par l’accès à la mobilité. L’étude empirique d’une forme particulière de ce contrôle est ainsi le point de départ d’une réflexion plus large sur ce régime de gouvernement, qui dessine une autre topographie politique de la globalisation.
L’enquête nous invite à comprendre les pratiques par lesquelles les gouvernements démocratiques administrent des populations non-citoyennes, et la façon dont ces modalités de prise en charge et de surveillance opèrent une reconfiguration des frontières physiques, morales et politiques. L’ethnographie s’interroge sur l’expérience quotidienne de ceux qui sont les sujets de ces régimes juridiques et humanitaires croisés.
Le confinement des étrangers entrecroise plusieurs dimensions, qui organisent la recherche : la construction d’un enfermement humanitaire, et les usages institutionnels et militants de différents régimes de droits qui y sont en jeu; les pratiques de prise en charge de populations identifiées comme vulnérables; les reconfigurations de la frontière à travers de nouvelles formes réticulaires et zonales; et enfin, l’expérience de circulation que dessinent les archipels de surveillance, et les pratiques de gestion différentielle des mobilités dont participent les zones d’attente. === This ethnographic study of border detention in France investigates how, in response to trends in transnational migration, borders are governed through practices such as the confinement and deportation of foreign migrants. In particular, the increasing prominence of camps or other restricted areas in which migrants or illegal aliens are held for varying lengths of time highlight a new distribution of power, defined by access to mobility. Focusing on a specific form of control – the “waiting zone” at an airport's borders – this empirical study offers an in depth meditation on this power dynamic, which reflects, in itself, another political topography of globalization.
The research investigates how democratic governments manage non citizen populations, and examines the ways in which the types of restriction and surveillance brought to bear on these people reconfigure physical, moral and political boundaries. The ethnographic components of the study seek to explore the everyday experience of the people who become subject to these tangled legal and humanitarian procedures.
The research interweaves several key issues which shape policy on border detention: confinement, albeit in a humanitarian form, constructed through judicial activism and the administrative application of different standards of rights for various alien populations; the conflation of humanitarian care and control for populations identified as vulnerable; the redrawing of frontiers through networks and zones; and, lastly, the experience of mobility produced by the differential management of movement within the modern archipelagos of surveillance, of which waiting zones are part.
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