Summary: | La présente étude se concentre sur le travail de Nancy Fraser sur la justice sociale, lequel a suscité beaucoup d’intérêt dans la littérature au cours des dernières années. La reconnaissance et la redistribution sont les deux piliers originaux de son approche: les désavantages dont souffrent les gens dus au dénigrement culturel ou à la privation économique. Ces deux concepts servent à diagnostiquer et fournir le soutien moral aux multiples luttes que les victimes d’injustice entreprennent avec l’objectif d’établir une participation plus égalitaire à la société. Cependant, que peut-elle dire cette approche des groupes qui sont marginalisés et cherchent l’autogouvernance (ou la séparation même) plutôt que l’intégration dans la société? Le travail de Fraser manifeste une résistance envers les droits du groupe, et un silence quant à l’autodétermination. Mon intervention prend comme objectif d’inclure ces formes d’injustice dans son approche, la rendant plus sensible aux dynamiques des groupes et capable de répondre à leurs revendications trop souvent négligées sous prétexte de l’égalité. La question est, l’égalité de qui? === The focus of this study is Nancy Fraser’s work on social justice, which has gained prominence in the literature over the past few years. The two original pillars of her approach are redistribution and recognition – the injustices that individuals face as a result of economic hardship or cultural denigration. These two concepts serve to diagnose and provide moral backing to the multiple struggles that individuals undertake with the aim of a more equitable way of participating in society. But what does this approach have to say about marginalized groups who seek greater autonomy, or perhaps even separation, rather than further participation in society? Fraser’s work has manifested resistance to sanctioning group difference, and silence on the issue of self-determination. I aim to build these claims into her approach, ultimately to render it more sensible to group dynamics and more capable to respond to their demands all too often neglected under the pretext of equality. The question is, equality of whom?
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