Savoir et affect : pour une économie du non-savoir
Il est peu de notions aussi vastes que celle du non-savoir, mais le flou du caractère nécessairement négatif de sa définition s’accompagne tout de même du sentiment que la source de ce qui ne peut qu’être déterminé négativement par la pensée (non, cela n’est pas le savoir) ne peut qu’être positive....
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2010
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ndltd-LACETR-oai-collectionscanada.gc.ca-QMU.1866-34422013-10-04T04:15:51ZSavoir et affect : pour une économie du non-savoirMarion, DominicNégativitéPulsionRegardFigurationCatharsisUtopieViolenceRévolutionFoiAthéismeNegativityDriveLookFigurationCatharsisUtopiaViolenceRévolutionFaithAtheismLiterature - Comparative / Littérature - Comparée (UMI : 0295)Il est peu de notions aussi vastes que celle du non-savoir, mais le flou du caractère nécessairement négatif de sa définition s’accompagne tout de même du sentiment que la source de ce qui ne peut qu’être déterminé négativement par la pensée (non, cela n’est pas le savoir) ne peut qu’être positive. Notion à l’applicabilité infinie, parce qu’en elle vient s’abîmer tout ce qui ne peut tenir dans l’espace de la maîtrise relative à ce dont on peut dire : je sais de quoi il s’agit. Est non-savoir tout ce qui se rapporte au bouillonnement pulsionnel de la vie et à l’échéance fatale de la mort. Ce qui pousse l’homme au meurtre, au génocide, à la guerre et à la violence révolutionnaire se confond avec un contenu affectif et identitaire qui ne peut être ramené au savoir sans laisser de reste. Mais tenter de comprendre ce qui échappe à l’entendement est cela même qui relance sans cesse la réflexion comprise comme cœur du savoir. Le savoir se montre ainsi sous une extrême dépendance face à son Autre. À la lumière de cette hypothèse devant beaucoup aux découvertes de la psychanalyse, le présent mémoire s’est donné pour objectif de jeter un regard frais sur quelques grandes tensions sociopolitiques de l’Histoire; mais il a d’abord fallu évaluer philosophiquement la possibilité d’un concept de non-savoir. Des champs identitaires majeurs — révolutions totalitaires ou démocratiques, bouleversements ou synergies culturelles — sont ainsi analysés sous l’angle d’une économie pulsionnelle qui s’inscrit dans une interaction perpétuelle avec ce qui s’ébauche ici comme une économie du rapport entre non-savoir et savoir. Est ainsi produite une esquisse des rapports possibles entre la vie pulsionnelle de l’homme, le savoir institutionnel et le monde sociopolitique.Few notions are as vast as that unknowing; but the imprecise nature of its definition is nonetheless accompagnied by the implication that what offers itself only negatively to the mind has a positive source. The applicability of the notion of unknowing is infinite; it swallows up all that resists the mastery indicated by statements about that which is. Unknowing encompasses all that belongs to the boiling drive of life and to the faceless moment of death. What leads human beings to murder, to genocide, to war and to revolutionnary violence is bound up with an affective content of identification that cannot be subsumed by knowledge without leaving a residue. Yet attempting to understand what exceeds the mind’s grasp serves as the motor of mental reflection at the heart of knowledge production itself. In this sense, knowledge is inescapably dependent on its « other ». In light of this hypothesis drawn from the domain of psychoanalysis, this thesis aims to reexamine the conceptual underpinnings of basic sociopolitical tensions in History. The conceptual impetus driving major identity movements — such as totalitarian or democratic revolutions and cultural disruptions or synergies — is analysed in terms of a libidinal or drive-oriented economy which is in perpetual interaction with what this thesis characterizes as an economy of the relation between knowing and unknowing, between knowledge and its negation.Cochran, Terry2010-02-18T17:06:15ZNO_RESTRICTION2010-02-18T17:06:15Z2010-01-072009-08Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertationhttp://hdl.handle.net/1866/3442fr |
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Il est peu de notions aussi vastes que celle du non-savoir, mais le flou du caractère nécessairement négatif de sa définition s’accompagne tout de même du sentiment que la source de ce qui ne peut qu’être déterminé négativement par la pensée (non, cela n’est pas le savoir) ne peut qu’être positive. Notion à l’applicabilité infinie, parce qu’en elle vient s’abîmer tout ce qui ne peut tenir dans l’espace de la maîtrise relative à ce dont on peut dire : je sais de quoi il s’agit. Est non-savoir tout ce qui se rapporte au bouillonnement pulsionnel de la vie et à l’échéance fatale de la mort. Ce qui pousse l’homme au meurtre, au génocide, à la guerre et à la violence révolutionnaire se confond avec un contenu affectif et identitaire qui ne peut être ramené au savoir sans laisser de reste. Mais tenter de comprendre ce qui échappe à l’entendement est cela même qui relance sans cesse la réflexion comprise comme cœur du savoir. Le savoir se montre ainsi sous une extrême dépendance face à son Autre. À la lumière de cette hypothèse devant beaucoup aux découvertes de la psychanalyse, le présent mémoire s’est donné pour objectif de jeter un regard frais sur quelques grandes tensions sociopolitiques de l’Histoire; mais il a d’abord fallu évaluer philosophiquement la possibilité d’un concept de non-savoir. Des champs identitaires majeurs — révolutions totalitaires ou démocratiques, bouleversements ou synergies culturelles — sont ainsi analysés sous l’angle d’une économie pulsionnelle qui s’inscrit dans une interaction perpétuelle avec ce qui s’ébauche ici comme une économie du rapport entre non-savoir et savoir. Est ainsi produite une esquisse des rapports possibles entre la vie pulsionnelle de l’homme, le savoir institutionnel et le monde sociopolitique. === Few notions are as vast as that unknowing; but the imprecise nature of its definition is nonetheless accompagnied by the implication that what offers itself only negatively to the mind has a positive source. The applicability of the notion of unknowing is infinite; it swallows up all that resists the mastery indicated by statements about that which is. Unknowing encompasses all that belongs to the boiling drive of life and to the faceless moment of death. What leads human beings to murder, to genocide, to war and to revolutionnary violence is bound up with an affective content of identification that cannot be subsumed by knowledge without leaving a residue. Yet attempting to understand what exceeds the mind’s grasp serves as the motor of mental reflection at the heart of knowledge production itself. In this sense, knowledge is inescapably dependent on its « other ». In light of this hypothesis drawn from the domain of psychoanalysis, this thesis aims to reexamine the conceptual underpinnings of basic sociopolitical tensions in History. The conceptual impetus driving major identity movements — such as totalitarian or democratic revolutions and cultural disruptions or synergies — is analysed in terms of a libidinal or drive-oriented economy which is in perpetual interaction with what this thesis characterizes as an economy of the relation between knowing and unknowing, between knowledge and its negation. |
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