Summary: | Writers of various origins have always written in Quebec. Since 1987, they have been recognized and coined the term migrant writers. The emergence, designation and promotion of migrant writings echo the interculturalist political discourse advocating openness towards others and an integration of immigrants respectful of their cultural identity. In various official documents, the Quebec government has established a diversity management policy based upon contributions from cultural communities in Quebec and the promotion of positive attitudes towards immigration and cultural diversity. After some study of Quebecois literary anthologies published at Cegep level between 1994 and 2008, one recognizes that these pedagogical instruments support this official policy and present migrant writings as literature of immigrants whose primary interest remains the testimony of a néo-québécoise or a foreigner's reality. Recognition of the migrant literature highlights the political transformation of Quebec society via intercultural education and the development of social consensus with respect to pluralism. The literary and scholarly perspective on migrant writings can be well understood when it is related to the Quebec political view of immigration from which it borrows its words and values. === Si les écrivains venus d'ailleurs ont toujours existé au Québec, ils sont désignés et célébrés, après 1987, sous le vocable d' « écrivains migrants ». L'émergence, la nomination et la valorisation des écritures migrantes font écho au discours politique interculturaliste qui prône l'ouverture à l'altérité et une intégration des immigrants respectueuse de leur spécificité culturelle. Le gouvernement du Québec, dans divers documents officiels, jette les bases de sa politique de gestion de la diversité, misant d'une part sur la contribution des communautés culturelles à la vie québécoise, et d'autre part sur la promotion d'attitudes favorables à l'immigration et à la diversité. L'étude de quelques anthologies de littérature québécoise publiées au niveau collégial entre 1994 et 2008 montre la reprise du discours officiel par ces instruments pédagogiques, et la présentation des écritures migrantes comme littérature d'immigration dont le principal intérêt demeure le témoignage d'une réalité néo-québécoise ou étrangère. La reconnaissance des écritures migrantes s'insère donc dans un projet de transformation de la société québécoise, d'éducation interculturelle et de développement de consensus sociaux face à la nouvelle réalité pluraliste. Ainsi, le discours des institutions littéraire et scolaire en matière d'écritures migrantes ne se comprend bien qu'à la lueur du discours politique québécois en matière d'immigration, dont il épouse les valeurs et les mots. fr
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