Summary: | As reported in the pedagogical literature, second language (L2) acquisition of Russian aspect is often unsuccessful. The goal of this dissertation is to investigate what components of Russian aspect L2 learners with English as a first language (L1) are able or unable to acquire and to establish whether English speakers learning Russian can acquire native-like competence with respect to the morphosyntax of Russian aspect. These issues are examined in the framework of the Interface Hypothesis (Sorace & Filiaci 2006), which predicts that L2 learners of Russian should be able to successfully acquire morphosyntactic structure related to aspect. === In the theoretical part of this dissertation, I develop a detailed syntactic analysis of English and Russian aspect. In line with previous research, I postulate two aspectual projections: the vP-internal inner aspect projection (AspQP), which encodes telicity, and the vP-external outer aspect projection (AspP), which encodes unboundedness. The main difference between English and Russian AspQP is that in English this projection is licensed indirectly (by the nominal predicate in the [Spec, AspQP]), while in Russian it is licensed directly (by a verbal morpheme that merges directly onto the AspQ°). The main difference concerning AspP is that in English this projection is licensed by the phonologically overt morpheme -ing, while in Russian it is licensed either by the phonologically overt morpheme -va (which attaches to telic stems) or by the zero-morpheme (which attaches to atelic stems). Another difference between English and Russian is that they shift the interpretation of the present tense forms of 'simple' non-stative verbs in two different ways. In English these verbs receive a habitual interpretation, and, in Russian, a future tense interpretation. === In order to reach full mastery of Russian aspect, English learners must acquire, among other things, the morphosyntactic properties, which are different from English. In the experimental part of this dissertation, I report on two studies that tested the acquisition of aspect. Experiment 1 tested the performance of 41 L2 learners, at different proficiency levels, and 10 Russian controls using a truth value judgment task. In Experiment 2, 40 L2 learners and 10 Russian controls were tested on a grammaticality judgment task. The results reveal that near-native speakers behave indistinguishably from Russian native speakers, as do advanced subjects in a number of respects, supporting the claim of the Interface Hypothesis that syntax is spared from persistent non-convergence in L2 acquisition. Additional results show that while purely morphosyntactic properties of Russian aspect are acquirable without any apparent difficulties, L2 learners experience difficulties with aspectual properties that involve the lexicon-syntax and syntax-pragmatics interfaces. These findings support the claim of the Interface Hypothesis that these two interfaces remain 'problematic' for L2 learners. === Selon la littérature pédagogique, l'acquisition de l'aspect en russe comme langue seconde (L2) reste souvent sans succès. Le but de cette dissertation est d'explorer quels sont les composantes de l'aspect en russe que les apprenants de langue maternelle anglaise (L1) sont ou non capables d'acquérir, et d'établir si les locuteurs de langue anglaise qui apprennent le russe peuvent acquérir les aspects morpho-syntaxiques de l'aspect en russe avec une compétence comparable à celle des locuteurs natifs. Ces questions sont examinées dans le cadre de l'Hypothèse d'Interface (Sorace & Filiaci 2006), qui prédit que les apprenants du russe comme langue seconde devraient pouvoir acquérir avec succès la structure morphosyntaxique de l'aspect. === Dans la partie théorique de la dissertation, je présente une analyse syntaxique détaillée de l'aspect en anglais et en russe. En accord avec des recherches antérieures, je postule deux projections aspectuelles : la projection de l'aspect interne du vP-intérieur (AspQP), qui encode la télicité, et la projection de l'aspect externe du vP-extérieur (AspP), qui encode la non-bornitude. La différence principale entre l'AspQP anglais et russe est que en anglais cette projection est licenciée indirectement (par le prédicat nominal dans le [Spec, AspQP]), tandis qu'en russe il est licencié directement (par un morphème verbal qui est fusionné avec l'AspQ°). La différence principale concernant AspP est qu'en anglais cette projection est licenciée par le morphème phonologiquement manifeste -ing, tandis qu'en russe elle est licenciée, soit par le morphème phonologiquement manifeste -va (qui s'attache aux racines téliques), soit par le morphème ∅ (qui s'attache aux racines atéliques). Une autre différence entre l'anglais et le russe est qu'ils transmettent l'interprétation des formes du présent des verbes non-statifs 'simples' de manières différentes. En anglais, ces verbes reçoivent une interprétation habituelle, et en russe, une interprétation de futur. === De manière à atteindre la maîtrise totale de l'aspect en russe, les apprenants anglais doivent acquérir, entre autres, les propriétés morphosyntaxiques, lesquelles diffèrent de l'anglais. Dans la partie expérimentale de la dissertation, je présente deux études qui ont testé l'acquisition de l'aspect. La première expérience teste, à l'aide d'une tâche de jugement de vérité, la performance de 41 apprenants de la L2 à des niveaux de maîtrise différents et 10 sujets témoins russes. Dans la seconde expérience, 40 apprenants de la L2 et 10 sujets témoins russes ont été testés à l'aide d'une tâche de jugement de grammaticalité. Les résultats révèlent que les locuteurs quasi-natifs se comportent indistinctement des locuteurs natifs du russe, de même que, sur un nombre d'éléments, les sujets avancés, en accord avec la prédiction de l'Hypothèse d'Interface selon laquelle la syntaxe est à l'abri d'une non-convergence persistante dans l'acquisition d'une L2. Des résultats supplémentaires montrent que, tandis que les propriétés purement morphosyntaxtiques de l'aspect en russe peuvent être acquises sans difficultés apparentes, les apprenants de L2 ont de la difficulté avec les propriétés aspectuelles qui impliquent les interfaces lexique-syntaxe et syntaxe-pragmatique. Ces résultats sont conformes à la prédiction de l'Hypothèse d'Interface selon laquelle ces deux interfaces demeurent 'problématiques' pour les apprenants d'une L2.
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