Summary: | This dissertation turns to Plato's writings on music and the law in order to delimit the relationship between the aesthetic and juridical dimensions of political order, and in particular, to show how these dimensions are manifested in citizens and are constitutive of political judgment. The central claim of my thesis is that for Plato, justice requires an affective attachment that, in turn, requires it be coextensive with a kind of musical beauty. In order for the conditions of justice to obtain, we must not only define justice, we must also desire it as we do the beautiful; this affective requirement is fulfilled by the musical dimension of the law. The ancients understood law and music to share in the same intrinsic properties of order, establishment and restoration; the ambiguity of the word nomos, which could mean both song and law, underscores this worldview according to which ethics and aesthetics are governed by the same principles. In Plato, musical desire works within this framework: music engenders in the soul a pre-rational cognitive recognition of the intrinsic order that constitutes its beauty; musical inspiration, in turn, provides the motive force for active juridical citizenship. Surprisingly little scholarly attention has been paid to Plato's treatment of music and few scholars treat Plato as committed to the rule of law. I show that Plato's attention to both music and law throughout the dialogues underscores the political importance of an aesthetic education that is also juridical; the pedagogical function of the law is to cultivate a civic ethos in which citizens are passionately engaged with, inspired by, and take ultimate pleasure in, the principles of justice. === Dans cette dissertation je m'appuie sur les écrits de Platon sur la musique et le droit pour déterminer la relation entre les dimensions esthétique et juridique de l'ordre politique et, plus particulièrement, pour montrer comment ces dimensions se manifestent chez les citoyens et entrent dans le jugement politique. Le postulat central de ma thèse est que, pour Platon, la justice requiert un attachement affectif qui, à son tour, exige qu'elle soit coextensive à une sorte de beauté musicale. Pour que les conditions de justice soient réunies, nous devons non seulement définir la justice mais la désirer, tout comme nous désirons la beauté; la dimension musicale du droit satisfait à cette exigence affective. Pour les anciens, le droit et la musique avaient les mêmes propriétés intrinsèques d'ordre, d'établissement, et de restauration; l'ambiguïté du terme nomos, voulant dire tant chanson que droit, souligne cette vision du monde selon laquelle l'éthique et l'esthétique sont régies par les mêmes principes. Chez Platon, le désir musical agit dans ce cadre: la musique engendre dans l'âme une reconnaissance cognitive pré-rationnelle de l'ordre intrinsèque qui en constitue la beauté; l'inspiration musicale, à son tour, est le moteur de la citoyenneté juridique active. Il est étonnant de constater le peu d'attention consacré dans les travaux d'érudition au traitement de la musique chez Platon et seul un petit nombre d'auteurs voient Platon comme étant engagé à l'égard de la règle de droit. Je montre que l'attention qu'accorde Platon à la musique et à la règle de droit tout au long des dialogues souligne l'importance sur le plan politique d'une éducation à la fois esthétique et juridique; la fonction pédagogique du droit est de promouvoir un éthos civique dans lequel les principes de justice sont pour les citoyens une source d'engagement passionné, d'inspiration et, ultérieurement, de plaisir.
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