Le droit souffre-t-il?

In 1978, the Supreme Court in Andrews imposed a ceiling of $100 000 on compensation for the bodily non-pecuniary injury. In contrast, the Supreme Court in Snyder (1998) and Hill (1995) had decided that the ceiling of Andrews does not apply to actions in defamation and moral non-pecuniary damages. To...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Préville-Ratelle, Nicolas
Other Authors: Shauna Van Praagh (Internal/Supervisor)
Format: Others
Language:fr
Published: McGill University 2013
Subjects:
Online Access:http://digitool.Library.McGill.CA:80/R/?func=dbin-jump-full&object_id=114298
Description
Summary:In 1978, the Supreme Court in Andrews imposed a ceiling of $100 000 on compensation for the bodily non-pecuniary injury. In contrast, the Supreme Court in Snyder (1998) and Hill (1995) had decided that the ceiling of Andrews does not apply to actions in defamation and moral non-pecuniary damages. Today, this situation still appears to be unjust. How is moral suffering so different from the bodily suffering? This thesis starts from this unfairness to explore the components of the law of compensation for suffering, namely, the ceiling of Andrews, the justifications of the right to be repaired, the methods of assessment of the indemnities, and the intuitions and perceptions we have of suffering. It aims to determine how the law could better understand suffering and compensate it more adequately and fairly. The law suffers from confusion, which can be observed in the coexistence of the approaches, the problems that each approach raises and the contradictions that the debate on the cap raises. The consequence of this confusion is the lack of uniformity and consistency in the law of compensation for suffering. The legal reasoning is caught between conflicting arguments and approaches among which logic is incapable to choose. As a result, the decision of judges is the product not of logic, but of intuitions rarely brought to consciousness. These intuitions generally concern the issue of the incommensurability of suffering and the value we place on bodily suffering. First, a better comprehension of the choices of incommensurability and commensurability permits us to identify a method of assessment of indemnities which is fair, consistent and predictable: I have called this method the "personalized-conceptual approach with functional reasonableness". Moreover, a better understanding of bodily suffering, by an interdisciplinary study of law and horror films, permits us to conclude that the interest we attach to bodily suffering militates in favor of the application of a single cap on all non-pecuniary damages. The analysis of these two intuitions can generally cure the confusion in the law of compensation for suffering. The law suffers, but it can be cured. === En 1978, la Cour suprême dans l'arrêt Andrews a imposé un plafond de 100 000 $ aux dommages corporels non pécuniaires. À l'opposé, la Cour suprême dans les arrêts Snyder (1998) et Hill (1995) a décidé que le plafond de l'arrêt Andrews ne s'appliquait pas aux recours en diffamation et aux dommages moraux non pécuniaires. Cette situation apparaît encore aujourd'hui injuste. En quoi la souffrance morale est-elle si différente de la souffrance corporelle? Cette thèse part de cette apparence d'injustice afin d'explorer les composantes du droit de la réparation de la souffrance, c'est-à-dire le plafond de l'arrêt Andrews, les justifications du droit à la réparation, les méthodes d'évaluation de l'indemnité, les intuitions et les perceptions que nous avons de la souffrance. Elle a pour objectif de déterminer comment le droit pourrait mieux comprendre la souffrance et l'indemniser plus adéquatement et justement. Le droit souffre de confusion, qui peut être observée dans la cohabitation des approches, les problèmes que chaque approche soulève et les contradictions dans le débat sur le plafonnement des dommages non pécuniaires. La conséquence de cette confusion est le manque d'uniformité et de cohérence dans le droit de la réparation de la souffrance. Le raisonnement juridique reste pris entre des approches et des arguments contradictoires parmi lesquels il est incapable de choisir. Il en résulte que la prise de décision des juges n'est pas le produit de la logique, mais celui d'intuitions rarement portées à la conscience.Ces intuitions portent généralement sur la question de l'incommensurabilité de la souffrance et notre perception de la souffrance corporelle. D'abord, une meilleure connaissance des choix d'incommensurabilité et de commensurabilité permet de proposer une méthode d'évaluation des indemnités qui sera à la fois équitable, cohérente et prévisible : c'est-à-dire l'approche conceptuelle personnalisée à raisonnabilité fonctionnelle. Puis, une meilleure compréhension de la souffrance corporelle, par l'interdisciplinarité du droit et du cinéma d'horreur, permet de conclure que l'intérêt que nous accordons à la souffrance corporelle milite en faveur d'un même plafond pour l'ensemble des dommages non pécuniaires. L'analyse de ces deux intuitions permet de remédier généralement à la confusion du droit de la réparation de la souffrance. Le droit souffre, mais il peut être soigné.