Summary: | This dissertation explores issues of identity at Tiwanaku, the urban cosmopolitan capital of an ancient Andean polity. This is done through an in-depth investigation of domestic culinary practices within the non-elite neighbourhood of Mollo Kontu. Recent research on the creation and maintenance of Tiwanaku socio-political relations has emphasized the importance of communal feasting events as the process through which residents were integrated into a broad Tiwanaku inclusive state identity. In particular, the consumption of maize beer (chicha), and the use of attractive ceramic paraphernalia attached to chicha production and consumption, are viewed as key aspects of the consensual integration to the Tiwanaku lifestyle. Results from my investigation of everyday culinary practices suggest that this Tiwanaku state inclusive identity was not as universally accepted as previously suggested. A detailed analysis of faunal remains from selected domestic contexts is presented and integrated with ceramic, paleoethnobotanical, ichtyoarchaeological, and bioarchaeological results, to illustrate the chaîne opératoire of cuisine at Mollo Kontu. I demonstrate that its residents managed their own camelid herds for meat production and consumption, independently from the Tiwanaku state. Their presence represents the exploitation of a shared food preference rather than an epiphenomenon of the residents' economic and political situation. Mollo Kontu daily cuisine emphasized and valued the ingestion of local resources, especially domesticated camelids, in contrast to the Tiwanaku state identity manifested in the commensal consumption of beer made of non-local maize. This suggests both an independence from the state, and the reinforcement of a local highland identity through the ingestion of locally produced staples, in an increasingly cosmopolitan urban context. Combined with isotopic results which showed Mollo Kontu residents consumed little maize, I argue that Mollo Kontu residents did not fully embrace the pluri-ethnic nature of the Tiwanaku state; in their daily lives they embraced their local roots through their culinary practices. === Cette dissertation explore des phénomènes identitaires ayant cours à Tiwanaku, capitale urbaine et cosmopolitaine d'une ancienne unité politique andine, grâce à l'étude approfondie des pratiques culinaires domestiques associées au quartier non-élite de Mollo Kontu. Des recherches récentes sur la création et le maintien des relations socio-politiques à Tiwanaku insistent sur le rôle stratégique des festins communautaires dans l'intégration des résidents à l'intérieur d'une même identité étatique Tiwanaku, vaste et inclusive. Plus particulièrement, la consommation de bière de maïs (chicha) et l'utilisation de céramiques d'une grande qualité esthétique pour la production et la consommation de chicha sont vues comme jouant un rôle clé dans l'intégration consensuelle des résidents à l'intérieur d'un mode de vie Tiwanaku. Les résultats de mon étude des pratiques culinaires quotidiennes (à Mollo Kontu) indiquent toutefois que cette identité étatique Tiwanaku n'était pas universellement acceptée, contrairement à ce que les études antérieures suggéraient. Une analyse détaillée des restes fauniques provenant d'une sélection de contextes domestiques est présentée et combinée à des résultats obtenus à partir de vestiges céramiques, paléobotaniques, ichtyologiques et bioarchéologiques afin d'illustrer la chaîne opératoire des pratiques culinaires à Mollu Kontu. Je démontre que les résidents de ce quartier géraient leurs propres troupeaux de camélidés à des fins de production et de consommation, et ce indépendemment de l'état de Tiwanaku. Je soutiens que l'existence de ces troupeaux n'est pas qu'un épiphénomène résultant de la situation socioéconomique des résidents, mais bien le reflet d'une préférence culinaire partagée. La cuisine quotidienne de Mollo Kontu favorisait et mettait en valeur l'ingestion de ressources locales, notamment celle de camélidés domestiques, et contrastait en cela avec l'identité étatique Tiwanaku qui se manifestait par la consommation commensale de bière produite à partir de maïs, une ressource non-locale. Ceci suggère à la fois une indépendence face à l'état et le l'existence d'une identié locale associée aux hautes-terres et renforcée par l'ingestion de produits du terroir, dans un contexte urbain de plus en plus cosmopolitain. Sur la base de ces données, combinées à des résultats d'analyse isotopique démontrant que les résidents de Mollo Kontu consommaient très peu de maïs, je soutiens que ceux-ci n'adhéraient pas complétement au caractère multi-ethnique de l'état de Tiwanaku; dans leur vie quotidienne ils célébraient leurs racines locales par le biais de leurs pratiques culinaires.
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