(Sa)voir le genre autrement: le gender passing comme paradigme
Cette thèse propose une théorisation politique du concept de gender passing qui permet d’en faire un paradigme propre à complexifier la réflexion sur le genre, ainsi qu'à porter atteinte au régime d'identification normatif. L'objectif en est un politique : que le genre puisse éventuel...
Main Author: | |
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Format: | Others |
Published: |
2013
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Online Access: | http://spectrum.library.concordia.ca/977033/1/Rose_PhD_S2013.pdf Rose, Fabien <http://spectrum.library.concordia.ca/view/creators/Rose=3AFabien=3A=3A.html> (2013) (Sa)voir le genre autrement: le gender passing comme paradigme. PhD thesis, Concordia University. |
Summary: | Cette thèse propose une théorisation politique du concept de gender passing qui permet d’en faire un paradigme propre à complexifier la réflexion sur le genre, ainsi qu'à porter atteinte au régime d'identification normatif. L'objectif en est un politique : que le genre puisse éventuellement être, sans contrainte et sans effets coercitifs et disciplinaires, fait/vécu à la guise de chacun. Pour ce faire, je m'intéresse d'abord à la manière dont fonctionne le genre, à la relation qu’entretiennent communément «genre» et «sexe», et aux manières particulièrement subtiles dont cette relation, où le « genre » agit comme évidence du « sexe », peut être discursivement normalisée (chapitre 1). Ma volonté d’explorer le potentiel du gender passing m’amène ensuite à m’intéresser aux enjeux relatifs à la production de savoir à laquelle il a donné lieu. Mon attention porte surtout sur les enjeux relatifs à l'acception la plus commune de ce concept, ainsi qu'à sa mise à l'écart par ceux qui se sont intéressés au genre dans une perspective de transformation politique (chapitre 2). Je m’attache ensuite à proposer une théorisation du concept de gender passing qui le libère des contraintes épistémologiques qui se posent à lui dans son acception commune et qui permet de le penser dans son effectivité, c’est-à-dire comme ce qui survient, comme ce qui est le produit d’interactions quotidiennes répétées (avec des personnes ou des institutions), et qui prend par conséquent effet dans un cadre contingent impliquant un ensemble d’acteurs et de facteurs (chapitre 3). Cette théorisation constitue une tentative de repositionner le passing dans le cadre des interactions répétées dont il est, comme le genre, toujours le produit. La quête d'un moyen d’actualiser le potentiel de ce « moment » où le passing est effectif et où, par extension, le genre est «(re)fait» m’amène finalement à proposer qu’une conscience politiquement productive peut résulter de l’expérience du gender passing et être précisément cette condition essentielle à la prise en compte effective de toutes les auto-identités, aussi trans et/ou queer soient-elles, capable qu’est cette conscience d’amener à (sa)voir le genre autrement (chapitre 4). |
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