Trois nouvelles délirantes : écrire le signifiant manquant de la psychose,

On entend souvent parler de psychose d'un point de vue strictement médical. Pour la psychiatrie, c'est une maladie mentale reconnaissable à certains symptômes et à la façon dont ceux-ci affectent le comportement humain. On dit qu'il y a déséquilibre chimique dans la région du cerveau....

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Blackburn, Marie-Claude
Format: Others
Published: 2002
Subjects:
Online Access:http://constellation.uqac.ca/857/1/13856159.pdf
Description
Summary:On entend souvent parler de psychose d'un point de vue strictement médical. Pour la psychiatrie, c'est une maladie mentale reconnaissable à certains symptômes et à la façon dont ceux-ci affectent le comportement humain. On dit qu'il y a déséquilibre chimique dans la région du cerveau. On soigne à grandes doses de médicaments. On entend moins souvent parler de psychose d'un point de vue strictement psychanalytique. Pour les scientifiques, les études soigneusement menées par Freud ou Lacan importent peu. On dit que c'est là de la parapsychologie. Qu'on ne guérit pas un délirant seulement par la cure. Le mémoire que vous avez devant vous n'est pas un plaidoyer en faveur de la psychanalyse. Pas plus qu'il n'est un réquisitoire contre la médecine traditionnelle. C'est une approche de la psychose, non pas nouvelle, mais différente. Une approche par la création. Vous ferez la connaissance de trois héros psychotiques. Emile, qui travaille comme un fou. Louis, une folle. Et Polo, fou des courriels. De véritables délirants. Qui agissent, parlent et pensent comme des délirants. Pour créer de tels personnages, il a cependant fallu l'aide d'une théorie. Nous avons choisi de travailler avec la psychanalyse. Avec Freud et le fondement sexuel de la psychose. Avec Lacan aussi et son approche linguistique. Après tout, si le texte littéraire s'ouvre à l'investigation psychanalytique, le contraire est également possible : se servir des principes de l'analyse pour écrire une oeuvre. Le délire n'est pas simple à comprendre. Tous les livres consultés, ceux présentant les concepts comme ceux faisant la démonstration de cas, ont permis d'apporter quelques réponses aux « comment » et aux « pourquoi » de la construction du système délirant. Mais c'est véritablement par l'écriture « d'histoires de fous » que nous avons réalisé que la psychose n'est pas le désordre que l'on croit, mais bien une réelle organisation, une structure étonnante qui se cache derrière une apparente démence. Les mythes ont la vie longue et facile. La médecine d'aujourd'hui, tout autant que la psychanalyse d'hier, en ont fait tomber plusieurs. Nous aussi avions au départ certaines fausses croyances. Mais ce fut un réel plaisir de les démystifier.